Pétition adressée au Premier ministre par un ensemble d’associations
dont Droits d’urgence, Jamais sans
Toit, la Fondation Abbé Pierre,…
Pour signer :
Notre pays traverse
une crise sanitaire sans précédent. Les Françaises et Français, confinés chez
eux, adoptent progressivement les gestes barrière qui sauvent. Notre quotidien
change, nos vies sont bouleversées, nous restons chez nous. Confinés mais chez
nous.
Mais pour rester chez
soi, il faut un chez soi !
Comment est-on confiné
quand on est sans domicile ? Pour ceux qui vivent dans la rue, les plus
fragiles d’entre nous, la vie est chaque jour un peu plus dure. Il y a urgence.
Urgence à leur permettre d’accéder aux soins nécessaires pour ceux qui sont
touchés par le CoVid-19. Urgence à débloquer des moyens supplémentaires pour
les associations qui interviennent sur le terrain.
Urgence à aider les
collectivités locales qui organisent le confinement des personnes sans abri.
Autrement, les sans
domicile fixe, les mineurs isolés, les familles et personnes exilées qui sont
sur le territoire français risquent de faire partie des oubliés de la crise
sanitaire.
Des solutions
existent. Les représentants du secteur de l’hôtellerie se sont mis, par
exemple, à la disposition du gouvernement pour offrir des solutions de
relogement. Il faut agir vite, sinon le risque de mortalité chez les personnes
sans abri risque de s’accélérer et cette crise sanitaire peut se transformer en
désastre humanitaire.
Si nos vies doivent
changer grâce à cette crise, c’est dans le sens d’une plus grande fraternité
car cette crise sans précédent révèle les failles insupportables d’une société
incapable de proposer à toute sa population un logement digne et durable.
Les paroles du président
de la République ont marqué les esprits. Nous l’avons entendu. Il a parlé d’une
guerre à mener contre un ennemi invisible. Une guerre... Il connaît
suffisamment l’Histoire pour savoir que les guerres ont toujours donné
naissance à de nouvelles formes de solidarité.
Si rien ne doit être
comme avant cette crise, faisons-en sorte que nos actes changent dès
maintenant. Ce n’est pas en détournant le regard que nous parviendrons à nous
en sortir, c’est en surmontant collectivement les échecs de notre modèle de
développement et en aidant ceux qui sont restés depuis trop longtemps au bord
du chemin.
Ceux-là n’ont ni
syndicat ni confédération pour les représenter, pas de revendications à vous
adresser, pas de « charges » ni d’impôts à reporter. Ils sont pourtant touchés
comme les autres et, plus fragiles encore, ils ont plus de risque que les
autres d’être emportés.
Monsieur le Premier
ministre, nous lançons cet appel au nom de ces centaines de milliers de femmes
et d’hommes qui vivent à l’écart de notre société, que nos associations
accompagnent chaque jour pour leur redonner espoir et que nous ne pouvons pas
abandonner.
Faites vite, ils ont
besoin de vous. Comme les autres, plus que les autres.
Merci.