mercredi 17 novembre 2021

 

Signature de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant
32 ans déjà…


Dans le Grand Lyon le collectif Jamais Sans Toit
recence 117 enfants scolarisés à la rue avec leurs familles


Pour que les droits des enfants soient respectés

32 ans après la signature de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE) par les Nations-Unies

RASSEMBLEMENT à l'initiative de Jamais Sans Toit et RESF

 

Samedi 20 novembre 2021

RDV Place des terreaux, Lyon 1, à 14h

pour une arrivée à 16h à la préfecture



"Le collectif Jamais Sans Toit rassemble des parents d'élèves, des habitants et des enseignants qui se mobilisent auprès des élèves sans toit et de leur famille, pour défendre leurs droits et faire appliquer la loi en matière d'hébergement."

JST organise la mise à l’abri des familles dans les écoles en attendant un véritable hébergement. Des goûters solidaires, des cagnottes solidaires permettent de soutenir les familles et de les héberger temporairement en hôtels.

jeudi 11 novembre 2021

 UN PROJET RICHE D’ECHANGES

 

Partenariat C.L.A.S.S.E.S. et Centre social de Cusset

 

Tout enfant vivant sur le sol français a le droit d’être scolarisé, quelles que soient sa nationalité et la situation administrative de ses parents.


Nous le répétons et nous travaillons pour que ce droit soit respecté. Mais quand on n’est pas français, qu’on vit dans la rue dans une précarité extrême, pas facile de se sentir à l’aise au contact des autres enfants.

 

Sebastiàn, notre médiateur scolaire salarié depuis plus d’un an, travaille à la scolarisation des enfants mais aussi à la mixité sociale dans des activités extra-scolaires pour construire le long chemin vers le bien-être et l’accomplissement personnel des enfants.

 

Merci au centre social de Cusset à Villeurbanne de nous faire confiance en accueillant  ce nouveau projet et de relater ses débuts prometteurs dans ses « Actus » de novembre 2021.




« Ils habitent derrière le cimetière dans des cabanes de fortune et sont arrivés depuis un mois en France avec beaucoup d’envie. Seulement voilà… pour une place en collège en France, il faut savoir attendre. Heureusement, avec le centre social, nous avons pu provoquer des rencontres riches et au-delà des mots, Maia, Andrei et Casandra ont pu échanger avec Idylle, Shaima, Ismael et les autres jeunes. Des gamelles communes à la patinoire, des rigolades partagées le temps d’un cache-cache et la promesse de se retrouver aux prochaines vacances. »

Sebastiàn, médiateur scolaire C.L.A.S.S.E.S.


lundi 1 novembre 2021

UN BILAN INTERMEDIAIRE DE LA RESORPTION DES BIDONVILLES

 

Un article de la Gazette des communes
suite au bilan présenté par la DIHAL*, 3 ans et demi après
la mise en place de la politique de résorption des bidonvilles

 

*DIHAL : Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement

 

La fin des bidonvilles, une ambition contrariée

La délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL) a présenté un bilan d’étape, trois ans et demi après la publication de l’instruction du 25 janvier 2018 qui affichait les ambitions d’un « changement de paradigme » dans la résorption des bidonvilles. Malgré des résultats louables, elle n’est pas toujours respectée sur le terrain.

Chiffres-clés

En mai 2021, il y avait 22 189 personnes vivant en bidonville, dont 12 342 ressortissants de l’Union européenne.

Entre 2019 et 2020 :

·      34 sites ont été résorbés sur les 439 sites recensés comptant plus de 10 occupants.

·      2536 personnes ont accédé à un logement

·      1798 ont trouvé un emploi

·      4556 enfants ont été scolarisés, grâce notamment au déploiement de 30 médiateurs scolaires.

L’instruction du 25 janvier 2018 sur la résorption des bidonvilles et des campements illicites se voulait révolutionnaire. Elle était co-construite avec les associations œuvrant auprès des personnes concernées et signée par 8 ministères : de l’Intérieur, de la Justice, de l’Europe et des Affaires étrangères, de la Cohésion des territoires, de l’Education nationale, des Solidarités et de la Santé, du Travail et du secrétariat d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes. En 2019, le budget annuel de cette politique publique a été porté de 4 à 8 millions d’euros.

 Une approche globale et multi-partenariale

Cette instruction prônait une démarche globale et partenariale portant en même temps sur l’accès aux droits (logement, soins, école, emploi), sur la protection de l’enfance, le droit des femmes, la lutte contre la délinquance et la traite d’êtres humains, ainsi que le respect de l’ordre public. Elle garantissait la sécurisation d’un site avant sa résorption, en recommandant d’y assurer l’accès à l’eau et à l’électricité, la prévention contre les incendies, la lutte contre les nuisibles. Elle préconisait d’associer les collectivités territoriales : les départements devaient se doter d'une stratégie territoriale de résorption des bidonvilles, les communes et les intercos (notamment les métropoles) devaient mobiliser les dispositifs de droit commun d’accès aux droits.

Des résultats encourageants

Trois ans et demi plus tard, 5 départements sur les 23 ayant reçu des financements de la DIHAL ont mis sur pied une telle stratégie. 34 sites ont été résorbés selon les préceptes de l’instruction, en réalisant un diagnostic social des besoins de personnes, en facilitant leur accès à l’emploi et au logement. Une trentaine de médiateurs scolaires ont été déployés dans 14 départements. « Nous saluons le recrutement de 30 médiateurs scolaires, qui faisaient partie de notre plaidoyer depuis des années », se réjouit Anthony Ikni, délégué général du Collectif national droits de l’homme (CNDH) Romeurope.

Un élan de solidarité lors du premier confinement

Il souligne les progrès qui ont été réalisés au début de la crise sanitaire. Les communes se sont mobilisées pour assurer l’accès à l’eau et à l’électricité : en juin 2020, près de 90% des habitants des bidonvilles avaient accès à l’eau (alors qu’en décembre 2018, seuls 72 des 224 sites renseignés sur la plateforme Résorption-bidonvilles étaient raccordés). L’Etat a distribué des tickets services aux personnes pour qu’elles puissent se procurer des denrées alimentaires et des produits d’hygiène. Les médiateurs scolaires ont accompagné les enfants dans leur scolarité en distantiel. « On avait peur de perdre le lien entre les bidonvilles et l’école, mais grâce aux médiateurs scolaires, on a évité la casse », souligne Anthony Ikni.

Les évacuations ont repris de plus belle

Mais depuis, l’enthousiasme est retombé comme un soufflé. Les évacuations se multiplient et ne répondent plus du tout aux exigences louables de l’instruction. « De nouveaux préfets sont arrivés. A Montpellier, le préfet évacue à tour de bras des sites stabilisés, avec des enfants scolarisés, avec des personnes en insertion professionnelle, au mépris de toutes les règles de l’instruction. A Lille, on observe un coup d’arrêt à la résorption. Les gens sont évacués sans aucun diagnostic social et projetés dans l’errance », détaille Anthony Ikni. S’il partage en partie le satisfécit de la DIHAL au niveau national, il constate que sur le terrain l’instruction n’est pas toujours respectée. « La situation reste à la main mise du préfet », résume-t-il.

Un défaut de fonctionnement interministériel

Selon le délégué général du CNDH Romeurope, il existe une dualité au niveau de l’Etat : d’un côté la politique du ministère du Logement, qui investit des moyens pour l’intégration des personnes, et de l’autre, celle du ministère de l’Intérieur tournée vers la répression. « Une telle politique n’a pas de sens car l’argent dépensé d’un côté est gaspillé de l’autre », observe-t-il. La dimension interministérielle de la démarche n’est pas à la hauteur des enjeux. « L’instruction n’est pas assez contraignante juridiquement. Il manque un cadre législatif qui permet de traverser le quinquennat. Nous sommes inquiets sur le pilotage de cette politique publique par la suite », conclut Anthony Ikni.