jeudi 18 mars 2021

Bilan du 1° trimestre scolaire

 Quelques chiffres témoins de l’action de C.L.A.S.S.E.S.

A la fin du mois de décembre 2020,

  • 399 enfants avaient été en contact avec C.L.A.S.S.E.S. sur le 1er trimestre

  • 307 étaient scolarisés ou supposés scolarisés

  • 202 étaient suivis de près par l’association

  • 105 étaient suivis de plus loin, ou partis dans des structures d’hébergement

  • 92 étaient en contact avec C.L.A.S.S.E.S., en attente de scolarisation

 

Comparés aux résultats du 1° trimestre de l’année scolaire 2019/2020, ces chiffres sont en augmentation.
Nous le devons au travail de notre médiateur scolaire, Sebastián POUSTHOMIS, à nos côtés depuis août 2020 et qui travaille sur des squats à Feyzin et Villeurbanne.
Nous le devons également aux liens noués avec de petites associations locales qui accompagnent des familles syriennes ainsi qu’au partenariat avec l’association LAHSO qui nous informe sur les familles en demande d’école lors de passages dans leur accueil de jour. Nous le devons enfin à la persévérance des bénévoles qui poursuivent le travail sans relâche.

Les enfants suivis sont accueillis dans 90 établissements différents. Si on prend en compte tous les enfants connus de C.L.A.S.S.E.S., le nombre d’établissements atteint 126 et ces établissements sont répartis sur 24 communes.

Quant aux lieux de vie des familles, pour les 399 enfants en contact avec C.L.A.S.S.E.S., on notera au minimum :

  • 53 lieux de vie précaires répartis sur 15 communes

  • 57 familles hébergées ou logées sur 21 communes différentes

Mendicité sur la voie publique

 Une décision importante de la CEDH
(Cour Européenne des Droits de l’Homme)

La mendicité non agressive et hors réseau criminel n’est pas interdite

Dans un communiqué de presse du 19/01/2021, la CEDH fait part d’une décision au sujet de la mendicité sur la voie publique. La CEDH conclut que « la mesure par laquelle la requérante, qui est une personne extrêmement vulnérable, a été punie pour ses actes dans une situation où elle n’avait très vraisemblablement pas d’autres moyens de subsistance, et dès lors, pas d’autres choix que la mendicité pour survivre, a atteint sa dignité humaine et l’essence même des droits protégés par l’article 8 (droit de toute personne au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance) ». Par cette décision, la Cour européenne condamne l’interdiction générale de la mendicité non-agressive et hors réseau criminel, cela au nom de l’extrême vulnérabilité des personnes qui sont contraintes d’y recourir pour survivre.

 LES FAITS

Madame V-S L…, roumaine de la communauté rom est née en 1992. A partir de juillet 2011, ne trouvant pas de travail, elle commence à mendier sur la voie publique à Genève, ce qui est interdit par la loi pénale genevoise. Pendant deux ans, neuf amendes d’un montant de 100 CHF (environ 93€) chacune lui ont été infligées.

En 2014, Madame V-S L… a été condamnée à 500 CHF d’amende.

Après plusieurs gardes à vue, détention provisoire, appels, en janvier 2021, la CEDH condamne l’interdiction de la mendicité non agressive dans cette situation particulière où Madame V-S L…, personne analphabète, issue d’une famille pauvre, sans travail et sans aide sociale, n’avait aucun autre moyen de subsistance que la mendicité.

« Placée dans une situation de vulnérabilité manifeste, la requérante avait le droit, inhérent à la dignité humaine, de pouvoir exprimer sa détresse et essayer de remédier à ses besoins par la mendicité. »

Voir le communiqué de la CEDH

 


mardi 9 mars 2021

Une publication Romeurope

Les leçons du 1° confinement pour les squats et bidonvilles

Pour faire face au mieux à la crise sanitaire

"Les mesures du premier confinement entre le 17 mars et le 10 mai 2020, ont frappé les populations des bidonvilles et squats, déjà très fragilisées par des années de précarité et d'expulsions. L'arrêt quasi-complet des activités de survie des personnes a fait basculer près de 20 000 personnes, dont 30% à 40% d'enfants, dans une pauvreté encore plus extrême que celle qui prévalait avant la crise, les plongeant dans une situation humanitaire très préoccupante.

Dans son livret "Les leçons d'un confinement hors normes dans les bidonvilles et squats", le CNDH Romeurope a recensé les effets du premier confinement : les principales difficultés rencontrées par les personnes vivant en squats et bidonvilles mais aussi par les bénévoles et professionnels de terrain, ainsi que les manquements et les bonnes pratiques opérées par les acteurs publics et associatifs des territoires d'action. L'occasion de mettre en lumière quelques préconisations pour le futur afin de faire face, au mieux, à la crise sanitaire".

Lien vers la publication:
http://www.romeurope.org/.../Les-lecons-dun-confinement...



Mas du Taureau ou la fin d’un bidonville lyonnais

 De nombreuses familles toujours en extrême précarité
Ne les oublions pas !


Texte et photos: Henri BRANCIARD - 10 février 2021

Sur la place Guy Moquet, lieu-dit « Mas du Taureau » ont survécu depuis octobre 2019 de nombreuses familles sous tente et dans des baraques. Plus de cinquante familles y ont été recensées.

Deux photos de juin 2020, montrant des parties de ce lieu de vie :



Suite au référé émis par la commune de Vaulx-en-Velin, la signification d'ordonnance de référé a été remise aux occupants le 14/09/20. L’ordonnance autorise la Commune de Vaulx-en-Velin d’évacuer, sans délai, le terrain :



Les familles ont donc très vite eu peur de se retrouver sans rien ; elles ont aussitôt cherché de nouveaux squats pour se mettre à l'abri. C’est ainsi que fin 2020, peu de familles restaient sur ce lieu et la Maison de la Veille Sociale leur a proposé des hébergements d’urgence (principalement à St-Priest au foyer "Chabal" et à Lyon5 dans l'ancienne auberge de jeunesse). Puis le 21 janvier 2021, le lieu a été rasé :

 

L’association Bara’Ka qui connait bien ces familles, nous a transmis la situation globale actuelle pour la cinquantaine de familles passées par le bidonville du « Mas du Taureau » à Vaulx-en-Velin :

  - 6 familles en hébergement d'urgence. A notre connaissance, il ne resterait actuellement que 4 familles à "Chabal" et 2 à "l'auberge de jeunesse", quelques autres familles, qui avaient eu une proposition d’hébergement, ont préféré repartir dans des squats pour différentes raisons, dont le fait de ne pas pouvoir cuisiner.
 - Plus de 40 familles, sont maintenant dispersées dans plus de 15 squats, sur au moins 4 communes différentes.
Pour ces familles, l'accompagnement sanitaire et social est maintenant très compliqué, voire impossible.

(Pour mémoire, 43 rue Danton à St-Priest, survivaient dans un squat au dernier trimestre 2019, une quinzaine de familles. Suite à deux arrêtés, celui de la Métropole du 19/11/19 et celui de la ville de St-Priest du 20/11/19, les familles ont été expulsées le 21/11/19 et emmenées en car par les services de la Métropole dans différents lieux d’hébergement (principalement dans des hôtels éloignés : Lyon2, Genas, Givors, Oullins et Solaize). Loin des écoles et surtout désorientées et sans avoir à manger, les familles ont quitté ces « hébergements »… et ont cherché des abris qu’elles ont trouvés principalement en squatant des appartements de communes proches de Lyon où certaines y sont toujours. D’autres familles avaient rejoint le « Mas du Taureau »)