dimanche 31 mars 2019

QUI SONT LES ROMS ?


Une interview qui explique tout
Si vous voulez comprendre qui sont les Roms, leur mode de vie en France et les difficultés qu’ils rencontrent, prenez le temps de regarder ce court reportage de France 24 avec la participation de Manon FILLONEAU, déléguée générale du CNDH Romeurope.

Tout est dit : « préjugés séculaires »… « rumeurs infondées d’enlèvements d’enfants »… « boucs émissaires dans un contexte de violence et d’injustice sociales »… « conditions de vie difficiles » … « expulsions »… « destruction permanente »…
Et pour les enfants difficilement scolarisés avec l’aide d’associations telles que C.L.A.S.S.E.S, cela finit toujours par le retard scolaire, souvent par la déscolarisation, alors que l’école et l’éducation sont les conditions d’un avenir meilleur.

Prenez le temps de regarder cette interview…
Si ce n’est déjà fait, elle devrait changer votre regard sur cette population méconnue.

https://youtu.be/0OmzES8Eq14


Vous pouvez aussi aller sur le site de France 24 

UNE RUMEUR AUX LOURDES CONSEQUENCES


Ne rajoutons pas l’extrême insécurité à la précarité

Ces derniers jours, une fausse information a circulé sur les réseaux sociaux, atteignant très rapidement des milliers de personnes. Selon la rumeur, des personnes circulant en camionnettes blanches dans plusieurs localités d’Ile de France, auraient tenté d’enlever des enfants et des femmes. Toujours selon la rumeur, ces véhicules étaient immatriculés en Roumanie.
Rapidement, des attaques très violentes ont été perpétrées dans différents campements de personnes roms en région parisienne et toute la communauté vit dans la peur.
Après de nombreuses vérifications, la police a confirmé qu’il n’y avait eu aucune tentative d’enlèvement.

Anina CIUCIU, porte-parole de la Voix des Roms nous explique :
« En réalité c'est un stéréotype très ancien et profondément ancré dans le subconscient collectif : "le Rom voleur d'enfants", Ce n'est pas nouveau, ça fait appel aux peurs les plus profondes des gens, c'est pour ça que ça donne lieu à des réactions extrêmement violentes et graves qui n'ont pas lieu d'être. »

Le collectif Romeurope regroupe une quarantaine d’associations luttant pour la défense des droits des personnes roms ou présumées roms originaires d’Europe de l’Est, et combat toute forme de racisme, d’intimidation et d’incitation à la haine en raison de la nationalité ou d’une appartenance ethnique réelle ou supposée.

Ce collectif a publié le 27 mars 2019 le communiqué de presse suivant : « Violences anti-roms, Indignation et appel à l’action » 
Téléchargement : Texte du collectif 

Depuis ces événements, Romeurope et l’association la Voix des Roms apportent une protection physique, psychologique et juridique aux personnes concernées et un rassemblement public a eu lieu le 29 mars devant la mairie de St Denis pour appeler à la solidarité envers cette communauté déjà fortement discriminée, partout et depuis des siècles. 
DRAPEAU DU PEUPLE ROM
La « roue » symbolise le voyage,
la « couleur bleue » c’est le ciel, la liberté et les valeurs spirituelles,
la « couleur verte » c’est la nature, la fertilité, les valeurs matérielles


EXPULSION DES BIDONVILLES, IL EST TEMPS DE DECRETER L’URGENCE SOCIALE

Tribune publiée dans le Journal du Dimanche – 16 mars 2019

Le collectif ROMEUROPE et de nombreuses autres associations, dont l’association C.L.A.S.S.E.S, se sont adressées directement à Emmanuel MACRON dans une tribune publié dans le Journal du Dimanche le 16 mars 2019 pour demander la mise en œuvre d’une "réelle politique nationale, volontariste et adaptée, de résorption des bidonvilles".

"Une expulsion tous les deux jours dans notre pays. Monsieur le Président de la République, c’est à ce rythme infernal que l’Etat détruit des baraques de bidonvilles en France métropolitaine. En 2018, 171 expulsions ont jeté à la rue 10.000 personnes, majoritairement européennes, habitant des squats ou des bidonvilles. La plupart sont des personnes fortement discriminées, notamment Roms ou perçues comme tel par les autorités ou les citoyens. »


Les bidonvilles sont peuplés de 30% d’enfants et une expulsion pendant l’année scolaire fait perdre plusieurs mois de scolarité à un enfant.

Pourtant, des solutions existent. Dans toute la France, ponctuellement, des projets se sont mis et se mettent en place pour accompagner ces familles vers l’intégration, par le travail, l’école et le logement. Ce fut le cas dans la métropole lyonnaise pour les projets « Andatu » et « I2E » (Intégration par l’Emploi et l’Ecole) et les résultats sont positifs et encourageants.

La France est capable de trouver des solutions pour ces personnes en grande précarité qui souhaitent simplement pour leurs enfants, une vie meilleure que la leur.

Bidonville à Bron – Photo Henri BRANCIARD

Voir la tribune sur le site de Romeurope ou du JDD