lundi 30 mars 2020

COVID-19 : SQUATS ET HABITAT PRECAIRE (1° partie)

Situation lyonnaise connue de l’Association C.L.A.S.S.E.S.au 30/03/2020
  • PARTOUT MANQUE CRUEL DE NOURRITURE, DE PRODUITS D’HYGIENE, DE COUCHES
  • LE PLUS SOUVENT MANQUE D’EAU
  • IMPOSSIBILITE D’APPLIQUER LES CONSIGNES D’HYGIENE ET DE CONFINEMENT
  • DIFFICULTES D’ACCES AUX SOINS
  • ATTESTATION DE DEPLACEMENT DEROGATOIRE DIFFICILE A COMPRENDRE ET A REMPLIR

Depuis toujours, l’Association C.L.A.S.S.E.S. accompagne vers l’école les enfants des familles vivant en squat ou habitat précaire dans la métropole lyonnaise. La crise sanitaire actuelle place ces familles devant des difficultés liées à des besoins basiques : alimentation, eau, santé …

Dès le 17 mars, l’Association C.L.A.S.S.E.S. a commencé à alerter les institutions sur ces besoins, en se concentrant sur des lieux importants :
  • Lieux où l’Association C.L.A.S.S.E.S. intervenait, comme à Feyzin
  • Lieux où d’autres associations intervenaient, avec le soutien de C.L.A.S.S.E.S. pour la scolarisation, comme à Bron ou Vénissieux
  • Lieu où la scolarisation n’était qu’à peine initiée et C.L.A.S.S.E.S. a permis de « rendre visible les invisibles » comme l’indiquait une des bénévoles intervenant sur un lieu
  • Sans oublier d’autres lieux plus petits où les familles se retrouvent totalement isolées.

  • FEYZIN
2 squats :
-
79 personnes (37 adultes dont 2 femmes enceintes, 42 enfants nés entre 2001 et 2020)
- Environ 30 personnes (20 adultes et 10 enfants de 9 mois à 10 ans)

La Croix-Rouge a fait une distribution alimentaire vendredi 27 mars sur les squats de Feyzin.

  • BRON
2 lieux différents :
- 38 personnes (18 adultes, 20 enfants âgés de moins d'1 an à 14 ans)
- 8 personnes (5 adultes, 4 enfants âgés moins d'1 an à 7 ans)
  • VENISSIEUX
Différents appartements squattés :
- 9 personnes (4 adultes dont 1 femme enceinte et 7 enfants nés entre 2005 et 2018)
- 4 personnes (2 adultes et 2 enfants de 2014 et 2017)
- 7 personnes (4 adultes et 3 enfants dont 1 bébé de 5 mois)
- 5 personnes (5 adultes dont 1 monsieur de 65 ans et 4 enfants nés entre 2010 et 2016)
- 7 personnes (2 adultes et 5 enfants nés en 2006, 2009,2013, 2017 et 1 bébé 10 mois)
Et trois autres lieux repérés avec 20 à 30 personnes

  • SEREZIN SUR RHÔNE
- 6 personnes (1 couple apatride et 4 enfants, mère avec problème cardiaque)

  • VILLEURBANNE
Au moins 130 personnes concernées sur cette commune.
- Le Transbordeur, un bidonville de 70 personnes dont 1 famille avec 6 enfants
- Plusieurs squats avec quelques dizaines de personnes.
- Quelques familles éparses dans des voitures/caravanes

La ville de Villeurbanne a répondu rapidement à l’appel au secours des associations (Comité Feyssine), et dès le vendredi 20 mars, l’approvisionnement en eau et en nourriture a commencé.

  • VAULX EN VELIN
112 personnes
Sur le camp et en squats : 41 personnes, 9 familles  dont un bébé de 7 mois
Familles isolées sur le camp : ~30 personnes, 9 familles dont un bébé de 2 mois 
A proximité :
- 28 personnes, 3 femmes enceintes   
- 1 famille de 13 personnes,  3 familles dont un bébé de 6 mois
 
  • LYON
Lyon 1 :
- ~10 couples, dont un couple âgé avec d’importants problème de santé
- 1 famille avec 3 enfants qui est revenue avant le confinement
- 1 famille avec 1 enfant 2015
- 1 nouvelle famille avec 1 enfant de 2004.
Un couple avec jeune femme enceinte a récemment été hébergé par la MVS.

Lyon 2 : 2 ou 3 voitures/caravanes près de Confluence
Lyon 3 : familles sous tentes
Lyon 6 : familles sous tentes square

Et d'autres nombreux squats disséminés

  • CALUIRE : squat rue Pasteur avec quelques dizaines de personnes

Au moins 472 personnes en situation de détresse totale, avec des enfants, des bébés de moins d’1 an, des femmes enceintes et des personnes malades, ont été repérées par l’Association C.L.A.S.S.E.S. dans la métropole lyonnaise.
L’Association C.L.A.S.S.E.S. alerte tous les jours pour que la situation de ces personnes soit prise en compte par les pouvoirs publics et que des aides se mettent en place rapidement.
La raison d’être de notre association, C’EST L’ECOLE, mais avant l’école, LA SURVIE.
Et n’oublions pas tous les « invisibles », aujourd’hui en contact avec aucune association…

COVID-19 : SQUATS ET HABITAT PRECAIRE (2° partie)

Situation lyonnaise connue de l’Association C.L.A.S.S.E.S.au 30/03/2020
Les familles/personnes qui ne sont pas directement en lien avec C.L.A.S.S.E.S.
  • PARTOUT MANQUE CRUEL DE NOURRITURE, DE PRODUITS D’HYGIENE, DE COUCHES
  • LE PLUS SOUVENT MANQUE D’EAU
  • IMPOSSIBILITE D’APPLIQUER LES CONSIGNES D’HYGIENE ET DE CONFINEMENT
  • DIFFICULTES D’ACCES AUX SOINS
  • ATTESTATION DE DEPLACEMENT DEROGATOIRE DIFFICILE A COMPRENDRE ET A REMPLIR

  • COLLEGE MAURICE SCEVE
L’Association C.L.A.S.S.E.S. n’intervient pas directement sur ce lieu, mais la CUM (Coordination Urgence Migrants) dont C.L.A.S.S.E.S. fait partie y est très active avec certains bénévoles de C.L.A.S.S.E.S.
Environ 380 migrants.

Extraits du communiqué de presse diffusé le 24/03/2020 :

S'il n'y a, à ce jour, aucun cas symptomatique de Covid19 dans ce squat de 380 jeunes hommes, la promiscuité et la précarité rendent quasi impossible le respect de certaines consignes sanitaires, faisant redouter un cluster potentiel à la Croix Rousse.

En cas d’épidémie au sein du squat, malgré nos demandes et propositions pour lutter contre la surpopulation (chambres de 25 personnes !), il n'y a aucune proposition adaptée pour l’instant. Pourtant, d’autres villes ou régions s’organisent, des locaux sont vides partout (hôtels, gymnases, ...).

Nous demandons donc en extrême urgence :
Un plan sanitaire en cas de diffusion de l’épidémie, qui soit autre chose que du bricolage par nous-même, avec un lieu pour isoler les malades n’ayant pas besoin d’hospitalisation.
La réquisition de bâtiments vides pour diminuer la promiscuité actuelle source de propagation de l’épidémie.
La poursuite du diagnostic social (interrompu par le confinement) par entretien vidéo. Si 200 jeunes ont passé́ des entretiens, un grand nombre, dont des mineurs, n'ont pu le faire : c'est une rupture du principe d’égalité.
Des propositions de logement digne pour tous les ayants droits identifiés par ce diagnostic. 

Aux dernières nouvelles, les habitants du collège font preuve d’initiative et de solidarité : ils vont fabriquer des masques pour se protéger et protéger les autres. Belle façon de s’occuper et de participer à la bataille contre le Coronavirus.

  • COLLECTIF JST
Le collectif « Jamais Sans Toit » de l’agglomération lyonnaise, centré sur les familles avec enfants scolarisés, vient de recenser fin mars 70 familles en situation de grande précarité dont plus de 30 familles ne sont toujours pas hébergées par l’Etat, malgré les relances faites à la MVS (Maison de Veille Sociale) et la MDMS (Maison de la Métropole aux Solidarités).
Comme les migrants du Collège Maurice Scève, ces familles ne sont pas suivies directement par C.L.A.S.S.E.S. mais Jamais sans toit est depuis plusieurs années un de nos partenaires de terrain.


Et n’oublions pas tous les « invisibles », aujourd’hui en contact avec aucune association…

jeudi 26 mars 2020

ETAT DES LIEUX DES DISPOSITIFS EXISTANTS POUR LES PERSONNES EN GRANDE PRECARITE DANS LA METROPOLE LYONNAISE

Voici un lien vers des infos indispensables pour aider au mieux les personnes en situation précaire en cette période difficile pour tous, mais encore davantage pour les personnes sans logement :


Créé à l’initiative du Samu social et de l’association Bagage Rue, vous y trouverez une multitude d’informations dans différents domaines :

  • Distribution des attestations de mobilité
  • Traduction des consignes COVID-19 dans plusieurs langues
  • ACCES AUX SOINS
  • ACCES AUX BESOINS ALIMENTAIRES (Rubrique Animaux)
  • ACCES A L’HEBERGEMENT
  • SERVICES DU QUOTIDIEN (Accès au droit, - Insertion – Accueils de jour – Bagagerie – Accès à l’hygiène – Recharge de téléphone)

La mise à jour est régulière.

Si vous avez des infos sûres, vous pouvez vous aussi les partager en suivant les consignes.




   

DES INFOS PRATIQUES BIEN UTILES


CORONAVIRUS: INQUIETUDES AU COLLEGE MAURICE SCEVE







DES NOUVELLES DES HABITANTS DE L'EX-COLLÈGE MAURICE SCÈVE EN CETTE PÉRIODE DE CONFINEMENT :

S'il n'y a, à ce jour, aucun cas symptomatique de Covid19 dans ce squat de 380 jeunes hommes, la promiscuité́ et la précarité́ rendent quasi impossible le respect de certaines consignes sanitaires, faisant redouter un cluster potentiel à la Croix Rousse.

Chez ces demandeurs d’asile ou mineurs en cours de reconnaissance, qui devraient être logés et protégés, les seules préconisations à la limitation de l’épidémie sont venues du collectif de soutiens et d'habitants du squat (AG extraordinaire pour expliquer les mesures barrières, diffusion des recommandations en plusieurs langues, rôle du confinement, responsabilisation de « référents santé » chargés d’alerter en cas de symptômes, surveillance des cas éventuels, stratégie en cas de maladies, organisation des contacts avec l’extérieur).

Les habitants font preuve d’un très grand civisme, de beaucoup de calme et de sens des responsabilités dans la lutte contre la diffusion de l’épidémie.

En cas d’épidémie au sein du squat, malgré nos demandes et propositions pour lutter contre la surpopulation (chambres de 25 personnes !), il n'y a aucune proposition adaptée pour l’instant. Pourtant, d’autres villes ou régions s’organisent, des locaux sont vides partout (hôtels, gymnases, ...).

Nous demandons donc en extrême urgence :

• Un plan sanitaire en cas de diffusion de l’épidémie, qui soit autre chose que du bricolage par nous-même, avec un lieu pour isoler les malades n’ayant pas besoin d’hospitalisation.
• La réquisition de bâtiments vides pour diminuer la promiscuité actuelle source de propagation de l’épidémie.
• La poursuite du diagnostic social (interrompu par le confinement) par entretien vidéo. Si 200 jeunes ont passé́ des entretiens, un grand nombre, dont des mineurs, n'ont pu le faire : c'est une rupture du principe d 'égalité.
• Des propositions de logement digne pour tous les ayants droits identifiés par ce diagnostic.

La solidarité envers ces jeunes migrants, qui n’avait jamais failli, se renforce encore depuis la crise. Le collectif remercie chaleureusement tous les généreux auteurs des gestes récents en faveur des squats : livraisons de nourriture par les restaurants, dons financiers.

Mais cette solidarité ne saurait exonérer les institutions de leur devoir d'agir.

Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse – Collège sans frontières Maurice Scève.

https://collegemauricesceve.org/
https://www.facebook.com/CollegeMauriceSceve/