jeudi 15 juillet 2021

Quelques mots pour bien terminer l’année scolaire

 

Bilan 2020 / 2021

Extraits de notre rapport d’activité

 

Þ     Pourquoi une association C.L.A.S.S.E.S. ?

 

Parce qu’aujourd’hui encore des enfants sont privés de leur droit à la scolarisation.

 

Þ     Quels sont les enfants concernés ?

 

C.L.A.S.S.E.S. travaille auprès des familles migrantes vivant dans la grande précarité, sans domicile fixe, sur la métropole lyonnaise.

Ø  Sur l’année scolaire, 490 enfants ont été en contact avec l’association

Ø   355 ont été scolarisés, dans 140 établissements scolaires différents, répartis sur 17 communes de l’agglomération

Ø  Nous sommes intervenus sur plus de 50 lieux de vie précaires différents

Ø  Nous avons poursuivi l’accompagnement de 12 familles après qu’elles ont été hébergées ou logées

 

Þ     Action de l’association C.L.A.S.S.E.S. en 2020-2021

 

Ä  Accompagnement des familles dans les démarches de scolarisation

Ä  Accompagnement dans les démarches d’accès aux droits liées à la scolarisation : domiciliation, demande d’hébergement, aide alimentaire, cantine, bourses

Ä  Accompagnement dans la durée des parcours scolaires

Ä  Mise en place avec les enseignants d’actions favorisant l’inclusion scolaire : ateliers marionnettes sur le temps scolaire

Ä  Aide financière au transport 

Ä  Animation d’ateliers peinture, soutien scolaire et informatique sur le terrain de Feyzin

 

Et aussi :

 

Ä  Participation au travail de veille sur le terrain, et alerte sur des situations de familles en danger

Ä  Participation aux dispositifs de coordination locaux et nationaux, mis en place dans le cadre des politiques publiques et de la crise sanitaire

Ä  Démarrage du projet de formations croisées avec mobilisation de formateurs pairs.

 




Malgré la précarité, les incertitudes sur l'avenir, l'année scolaire s'est terminée avec un moment festif multiculturel sur un des lieux où sont intervenus toute l’année le médiateur scolaire, les bénévoles de C.L.A.S.S.E.S. et notre partenaire Arts et Développement...

Photos Arts et Développement

 

vendredi 2 juillet 2021

Claudiu, un enfant du Transbordeur


« Mes amis, au secours ! »

 Par Agnès Willaume de Témoignage chrétien

 

« Un enfant vient de mourir d’overdose. Il s’appelle Claudiu et n’avait que 11 ans. De sa vie, comme de celles de tous les enfants qui meurent, on ne sait presque rien. On ne retiendra que la misère. Celle d’un petit garçon qui a erré entre bidonvilles et campements de fortune pour finir sa si courte existence dans ce squat de Villeurbanne, le Transbordeur, le 5 juin dernier. C’est là que, faute d’hébergement, ses parents, ses trois frères et sœurs et lui avaient trouvé refuge après la fin de leur prise en charge. 

Le Transbordeur, ce n’est pas seulement la salle de spectacle du même nom, c’est aussi cet immense bidonville aux portes de Lyon dans le quartier de La Feyssine où survivent, dans une pauvreté radicale, de nombreuses familles avec enfants. Le Collectif Lyonnais pour l'Accès à la Scolarisation et le Soutien aux Enfants des Squats (CLASSES) s’y montre présent depuis longtemps pour accompagner les familles. Un parcours difficile du fait des obstacles de la langue, de la pauvreté, du fait aussi que la plupart des enfants voient leur scolarité hachée par les différentes migrations subies d’un hébergement à un autre. Blandine Billaux, présidente du CLASSES, témoigne de l’énergie hors du commun qu’il faut à ces enfants pour réussir à se fondre dans le système scolaire, quelle que soit la bonne volonté des enseignants. « Beaucoup de familles que nous suivons s’en sortent, travaillent et scolarisent leurs enfants malgré les immenses difficultés de leurs conditions de vie. Cependant, lorsque les parents s’avèrent défaillants ou dans l’incapacité d’aider leurs enfants, comme dans le cas de Claudiu, la situation n’est plus de notre ressort mais relève de la protection de l’enfance ». 

Beaucoup d’enfants en situation d’urgence vitale attendent encore qu'on veuille bien les regarder.

En l’occurrence, la situation très préoccupante de la famille de Claudiu était connue des services sociaux locaux. Un juge pour enfants avait ordonné, il y a plusieurs mois, le placement immédiat de la fratrie. Sans suites… Impardonnable défaillance pour Véronique Gilet, présidente régionale de la Fondation Abbé Pierre, qui, la première, s’est émue de ce drame dans un communiqué : « Un enfant de 11 ans, sous notre responsabilité collective, y a laissé la vie. » 

Pour Claudiu, pas de marche blanche, pas d’émotion nationale, pas de déclarations exaltées. Juste un pauvre gosse invisible, un « couche-dehors » comme les appelait l’Abbé Pierre en son temps, qui disparait pour de bon. Ses parents sont en détention provisoire, ses frères et sœurs quelque part dans la nature, sans toit, sans nourriture, sans école, sans papiers, sans amour, sans pitié, sans avenir. Mais, si tous les petits Claudiu ne cumulent pas les obstacles discriminants liés au fait d’être roumain et de vivre en bidonville ou dans un environnement propice aux addictions, il n’en demeure pas moins que beaucoup d’enfants en situation d’urgence vitale attendent encore qu’on veuille bien les regarder et appliquer tout simplement la convention internationale des droits de l'enfant. »