lundi 21 février 2022

 Bilan du 1° trimestre 2021 2022


Quelques chiffres témoins de l’action de C.L.A.S.S.E.S.

Les chiffres ne sont que des chiffres et on peut parfois leur faire dire ce que l’on veut. Nous tenons cependant à diffuser ces chiffres, car derrière ceux-ci se cachent des familles et des enfants en grande précarité auxquels il faut beaucoup d’envie et de courage pour franchir la porte de l’école.

Envie d’être comme les autres enfants, de bénéficier des apprentissages qu’offre l’école, de  simplement mener une vie d’enfant avec l’insouciance qui la caractérise souvent, alors qu’à l’extérieur ils ont souvent déjà des responsabilités d’adultes.

Courage de pousser toutes les barrières qui se dressent entre leur lieu de vie et l’école : blocage administratif, attente incompréhensible, moqueries et discrimination.

Ces familles et ces enfants ont fait confiance aux membres de C.L.A.S.S.E.S. qui les ont accompagnés et continueront de le faire.


A la fin du mois de décembre 2021,

253 enfants avaient été en contact avec C.L.A.S.S.E.S. sur le 1° trimestre

184 étaient scolarisés ou supposés scolarisés

151 étaient suivis de près par l’association

33 étaient suivis de façon ponctuelle

69 étaient en contact avec C.L.A.S.S.E.S., en attente de scolarisation

 

Ces chiffres sont en baisse par rapport à ceux de la précédente année scolaire à la même période de l’année. Davantage de familles ont été hébergées dans des foyers, des hôtels ou en appartements et le suivi de la scolarisation n’appartient plus à C.L.A.S.S.E.S. Les enfants concernés sont parfois déscolarisés parce que les écoles qu’ils fréquentaient sont trop loin du nouveau lieu de vie ou parce que les travailleurs sociaux des structures d’hébergement manquent de temps pour gérer les inscriptions dans les écoles de proximité. Ces déscolarisations sont regrettables, nous les signalons mais sommes aujourd’hui sans véritable solution pour les éviter. 




Les enfants suivis sont accueillis dans 68 établissements différents. Si on prend en compte tous les enfants connus de C.L.A.S.S.E.S., le nombre d’établissements atteint 82 et ces établissements sont répartis sur 24 communes (pour Lyon, chaque arrondissement est compté pour une commune).

Un dernier chiffre qui a son importance, sur les 253 enfants en contact avec C.L.A.S.S.E.S. pendant le 1° trimestre, 149 étaient inconnus de l’association l’année dernière. Toucher de plus en plus d’enfants nouveaux nous est possible grâce à des partenariats qui se multiplient. C’est le cas avec LAHSO à Lyon 3°, avec le Phare à Villeurbanne, avec les travailleurs sociaux, avec la maraude de la Croix-Rouge, l’ALPIL et Jamais Sans Toit ou avec de simples citoyens qui connaissent notre association et  nous signalent des familles avec enfants à scolariser.

Dans le cadre du plan de résorption des bidonvilles, C.L.A.S.S.E.S. vient d’obtenir de la DIHAL (Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement) le financement d’un second poste de médiateur scolaire que se partagent Sarah et Adrian. Avec Sebastiàn, Sarah, Adrian et les médiateurs scolaires bénévoles, les objectifs de l’association sont la scolarisation et la réussite scolaire d’un maximum d’enfants en lieux de vie informels.

vendredi 11 février 2022

 

"AVOIR UN TOIT SUR LA TÊTE EST UN PREALABLE POUR APPRENDRE"

Voici le communiqué de presse publié par Jamais Sans Toit, le Collectif des Associations Unies et l'UNICEF suite à la conférence de presse du 10 février devant l'école Gilbert Dru à Lyon, école occupée pour héberger des enfants scolarisés sans domicile.

 

JEUDI 10 FEVRIER 2022 - Communiqué de presse




PLUS DE 50 000 ENFANTS SONT SANS DOMICILE EN FRANCE : APPEL A MOBILISATION DES ASSOCIATIONS, DES PARENTS ET DES ENSEIGNANTS


« Épuisés des nuits passées dans des halls d’immeubles, des quelques heures de sommeil chez des compatriotes ou dans une voiture que l’on me prêtait. Des fois, les enfants s’endormaient dans le bus ou le tram, fatigués, et je faisais le trajet aller-retour pour leur permettre de se reposer. Expliquer aux enfants la situation dans laquelle nous étions était l’épreuve la plus dure pour moi. » Madame K., maman de deux enfants

« On a quitté notre famille, nos ami.es pour rechercher une vie meilleure, et pour ne pas vivre comme mes parents, sans étudier, sans métier, et sans avenir. Et j'arrive en France pour avoir une vie meilleure que j'ai tant rêvée. Tout s'est effondré le jour où j'ai été remis à la rue. Nous sommes mineurs, nous sommes des enfants arrivés en France, seuls, sans famille, ni argent. Nous avons droit à la protection de l'état, comme n'importe quel autre enfant." Aboubakar, 17 ans, mineur non accompagné


Être enfant et ne pas avoir de chez-soi est une réalité : en France plus de 50 000 enfants vivent en hébergement, dans des abris de fortune, ou à la rue. Chaque soir après avoir obtenu une réponse négative du 115, près d’un millier d’enfants sont contraints de passer la nuit dehors en plein hiver avec leur famille, faute de places d’hébergement disponibles.

Face à ce drame, les 39 associations du Collectif des Associations Unies, l’UNICEF France et la FCPE se sont donnés rendez-vous à l’école Gilbert Dru à Lyon pour soutenir l’action du collectif Jamais Sans Toit. Ce collectif d’enseignants, de parents d’élèves et de citoyens engagés se mobilise auprès des élèves sans domicile et de leurs familles, pour les mettre à l’abri dans leurs écoles et de défendre leurs droits le temps qu’ils accèdent à un hébergement ou un logement. Depuis 2014, 450 enfants ont été mis à l'abri avec leur famille dans une soixantaine d'établissements scolaires de l'agglomération lyonnaise. Cette année, depuis la rentrée, 89 enfants ont été hébergés dans des écoles pour pallier aux carences de l'Etat en matière d'hébergement et de logement, dont il est légalement le garant.

Ce soir, ensemble, le collectif des Associations Unies, l’Unicef et les enseignants, parents d’élèves et familles rassemblés dans Jamais Sans Toit interpellent les pouvoirs publics et les candidat·es à l’élection présidentielle lors d’une conférence de presse.

« L’Etat a déployé des moyens inédits pour pérenniser 200 000 places d’hébergement et mettre fin à la gestion saisonnière de l’hébergement. Hélas, du fait de la crise sociale et sanitaire, de l’extrême difficulté des ménages précaires à accéder ou se maintenir dans le logement social, il y a encore des personnes à la rue, dont des familles et des enfants. » Alexis Goursolas, Porte-parole du CAU, pour la Fédération des acteurs de la solidarité

« En laissant des enfants dormir dans la rue ou en habitats précaires, en les accueillant dans des structures d’hébergement inadaptées à leurs besoins, l’Etat français ne respecte pas les droits et principes fondamentaux inscrits dans la Convention internationale des droits de l’enfant. Aujourd’hui, ce sont des milliers d’enfants qui subissent les conséquences du mal-logement au quotidien. Ce sont des milliers d’enfants dont les droits fondamentaux ne sont pas respectés. Cette situation est indigne de la France, 7ème puissance mondiale et Etat signataire de la convention. Face à cette réalité inacceptable, l’UNICEF France appelle les dirigeants de ce pays à prendre des mesures afin que plus aucun enfant ne dorme à la rue et mettre fin à la violation des droits de ces enfants particulièrement vulnérables. » Béatrice Lefrançois, secrétaire générale de l’UNICEF France

« Avoir un toit sur la tête est un préalable pour apprendre. Nous demandons une véritable politique pour anticiper et construire des solutions pérennes d'hébergement, qui permettent la scolarisation et l'épanouissement des enfants et de leur famille. L'école n'est pas un musée des valeurs de la République mais un espace qui les rend vivantes. Un toit, c'est un droit.» Anne-Sophie Huchard, enseignante, collectif Jamais Sans Toit 

« Avec les parents d’élèves et les enseignants, nous appelons à créer un réseau national pour démultiplier les initiatives en soutien aux familles sans-abri, comme à Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Strasbourg ou Grenoble. La communauté éducative toute entière, aux côtés des associations du secteur de l’hébergement et du logement, doit alerter les pouvoirs publics pour protéger tous les enfants, sans distinction. » Manuel Domergue, porte-parole du CAU et de la Fondation Abbé Pierre

 

Photographies de l’action :
https://drive.google.com/.../1FEXJQkh2GqIsa7YCnUtPwrVp5Dq...

Revoir la conférence de presse :
https://twitter.com/CollAss.../status/1491813403148668934... DQ

 

CONTACTS PRESSE :

Alice Dekker – Responsable presse - alice@alicedekker-rp.fr - 06 16 58 21 60

Marguerite Bonnot - Chargée de communication – Fédération des Acteurs de la Solidarité -
marguerite.bonnot@federationsolidarite.org – 06 84 41 60 20

Hélène Denise, Coordinatrice du Collectif des Associations Unies  
hdenise@fap.fr – 06 16 76 22 30

 

jeudi 10 février 2022

Rassemblement devant l'école Gilbert Dru


Jeudi 10 février à partir de 17h15


Ecole occupée pour héberger des enfants scolarisés à la rue

  

Le CAU (collectif des 39 associations unies dont fait partie Romeurope) et la Fondation Abbé Pierre ont souhaité remettre la question du logement au cœur de la campagne présidentielle. A ce titre, des déplacements en province sont organisés pour soutenir des actions locales, c’est le cas à Lyon le 10 février où, en collaboration avec Jamais sans toit, une conférence de presse et une occupation d'école sont organisées pour interpeller les candidat•e•s à l’élection présidentielle.



Conférence de presse, prises de parole de familles et d'enfants étrangers sans famille.