jeudi 23 avril 2020

COVID-19 : Situation lyonnaise au 21 avril 2020

L’association continue son travail même en période de confinement
L’Association C.L.A.S.S.E.S. est en lien permanent
  • par téléphone avec les personnes en habitat précaire pour évaluer leurs besoins
  • sur le terrain quand cela est possible
  • par audio et vision conférence avec les institutions et les acteurs associatifs, pour alerter sur les difficultés et participer à la mise en place de solutions.
  • Aide d’urgence
Les distributions alimentaires sont organisées maintenant sur de nombreux lieux de vie.
Elles sont réalisées par la Croix Rouge, avec l’aide de bénévoles de C.L.A.S.S.E.S. ou d’associations partenaires qui connaissaient les familles, ce qui permet une distribution efficiente.

Sur Villeurbanne, une autre équipe s’est mise en place pour couvrir les nombreux petits lieux, avec le CCAS, les associations locales, et une aide financière de la Fondation Abbé Pierre.

C.L.A.S.S.E.S. a alerté sur l’existence d’un nouveau squat à Oullins, avec une quinzaine de personnes vivant dans des conditions épouvantables. Ils ont été visités par les maraudes.

Il reste encore beaucoup de personnes isolées non touchées.

L'état a commencé la distribution des chèques service à 60000 personnes en précarité en France, 3000 sur le Rhône, chèques d’un montant de 7 euros/jour/personne pendant 15 jours (pour le spersonnes non hébergées).
Sur Lyon, la Croix Rouge, Le Mas, l'Armée du Salut, l’ALPIL, Alynea,… assurent les distributions pilotées par la préfecture.

Les infos sur les centres des Restos du Cœur ouverts, avec jours et horaires pour chaque lieu sont disponibles sur : http://rhone.restosducoeur.org/nous-trouver.php
Pour limiter les contacts, des colis tout prêts sont distribués, que les personnes soient inscrites ou pas aux Restos du Cœur. Il n’y a pas de réinscription nécessaire pour cette première partie de la campagne d’été.

Deux sites internet permettent l’accès à une mine d'informations sur les aides disponibles en ce moment sur Lyon : l'accès à l'alimentaire et l'hygiène, les soins, l'accès aux droits…



LES MANQUES 
  • Produits d’hygiène, nourriture et couches pour les bébés, en cours d’approvisionnement
  • BOUTEILLES DE GAZ : pas de solution « étatique » Des demandes de dons ont permis un début de fourniture
  • ACCES A L’EAU : Sur Lyon et Villeurbanne, les fontaines publiques ont été rouvertes.
    A Villeurbanne, des points d’eau supplémentaires ont été installés.
A Vaulx en Velin, un bidonville a accès à l’eau, mais les familles n’ont que d’anciens bidons de pétrole pour aller chercher l’eau. Recherche de solution en cours.
  • LATRINES : Difficultés au départ sur les lieux publics lyonnais, les toilettes ont été fermées car le sous-traitant refusait leur entretien. Il a fallu 3 semaines et la réquisition du préfet pour que des toilettes soient rouvertes.
    Sur Villeurbanne, la mairie cherche des solutions, sur Vaulx, la mairie est relancée.

  • Suivi sanitaire
L’équipe sanitaire mobile continue de visiter les personnes en squat, terrains, à la rue.
Si vous connaissez des personnes qui n'ont pas été vues, qui ont des soucis de santé, signalez-les à  C.L.A.S.S.E.S. ou à l’ALPIL, la maraude sanitaire passera les voir.

Vous pouvez aussi contacter la Croix-Rouge en lien avec l’équipe sanitaire mobile au :
0806 112 121
Disponible 7 jours sur 7, de 9h à 18h et répondant à toute s question autour du Covid.

Peu de cas de Covid repérés, par contre de gros problèmes de suivi des pathologies autres, suivis de grossesse, problèmes psychologiques...

Médecins du Monde a mis en place une permanence téléphonique pour répondre à toutes les questions, Covid ou pas Covid, que les personnes/familles aient été ou pas en contact avec MdM avant la crise.
Numéro que vous pouvez communiquer aux familles si besoin : 04 72 92 49 01    
Du lundi au vendredi de 9h à 12h et 14h à 17h

  • Hébergement
La préfecture a ouvert 600 places d'hébergement (dont 100 en centre de "resserrement" pour personnes souffrant du Covid).

Mais plusieurs personnes refusent cet hébergement : refus d'une solution temporaire qui risque de leur faire perdre leur cabane, leur voiture, leur caravane..., séparation des familles, chambres d'hôtel sans possibilité de cuisiner, peur de quitter le territoire habituel...
Cela relance la question : comment associer les personnes concernées aux décisions, et mieux tenir compte de leurs besoins ?

  • Et l'école dans tout ça ?
Nous avons eu des retours de bénévoles, d'enseignants. Lorsqu'un soutien scolaire existait, il se poursuit et certaines y passent beaucoup de temps par jour!
De nombreux enseignants essayent de garder le lien et font passer des exercices aux enfants. Certains foyers mettent un ordinateur à disposition des enfants. Mais nous sommes très loin de la "continuité pédagogique" !
Pour les collégiens, même si nous avons peu d’informations, le lien semble plus difficile encore à maintenir
Sous certaines conditions, des communes comme Vaulx en Velin proposent la mise à disposition de tablettes pour les enfants afin de maintenir un lien avec l’école, beaucoup d’enfants sont très demandeurs.

L’urgence alimentaire et les alertes que nous avons dues envoyer pour sortir de l’invisibilité de nombreuses familles ne nous ont pas permis de nous préoccuper de la "continuité pédagogique".

Elle reste une forte préoccupation pour nous :
  • Beaucoup d’enfants que nous avons accompagnés vers la scolarisation sont actuellement hébergés, mais souvent nous ne savons pas où. Quand cela est possible nous facilitons le lien entre enseignants et structures d’hébergement. Mais ces structures ont-elles le temps et les moyens d’assurer la continuité scolaire ?
  • Pour ceux qui restent en habitat précaire, nous tentons d’assurer au mieux de nos possibilités le lien enseignants – familles, avec le regret de ne pas pouvoir faire tout ce qui serait nécessaire !

jeudi 2 avril 2020

ET L’ECOLE DANS TOUT CA ?

Interview de Philippe MERIEU
Professeur en Sciences de l’Education à l’Université Lumière-Lyon II

Aujourd’hui, en partenariat avec d’autres associations, voire en interpellant quand c’est nécessaire les mairies, la Métropole et la Préfecture (DDCS, Direction Départementale de la Cohésion Sociale) ainsi que la DIHAL (Délégation Interministérielle pour l’Habitat et l’Accès au Logement) , la priorité de C.L.A.S.S.E.S. est la survie et la protection des familles en habitat précaire que nous connaissons :
Distributions de nourriture, Accès à l’eau, Accès aux soins, Informations sur les mesures d’hygiène et de distanciation (Est-ce réalisable ?)….
Mais pour notre association dont la préoccupation originelle est la scolarisation de tous les enfants présents sur le sol français, comment ne pas penser à l’après COVID-19.
Nos inquiétudes sont aussi dans cet « après » en ce qui concerne l’école.
Comme l’explique le Professeur Philippe MERIEU, enseignant en Sciences de l’Education à l’Université Lumière-Lyon II, dans une interview accordée récemment à Libération (article complet ci-dessous), la continuité des apprentissages est déjà difficile et inégalitaire pour les enfants dont la scolarisation est naturelle et normale :
  • « Je crains que certains enfants culpabilisent et que d’autres décrochent »
  • «Nous avons voulu construire une école égalitaire en donnant à tous nos enfants les mêmes conditions de scolarité. Mais nous savons aujourd’hui que l’indifférence aux différences accroit les inégalités ». 
  • « Certaines familles, notamment les plus défavorisées sont déjà coupées de l’école… »
 
Mais que sera la reprise scolaire pour les plus défavorisés parmi les plus défavorisés ?
Comment maintenir un lien avec l’école en cette période de confinement pour des enfants dont les familles sont en « mode survie » et qui n’ont pas accès aux outils informatiques indispensables ?
Des enseignants dévoués et des bénévoles investis y travaillent, redoublant d’imagination et de débrouillardise, pour ne pas abandonner un peu plus les laissés-pour-compte de notre société.

Libération – 24 mars 2020

CHEQUES SERVICES DE 7€/JOUR POUR LES SANS-ABRI

Pour l’achat de produits d’alimentation et d’hygiène


Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales

Communiqué de presse du 01/04/2020

AIDE AUX SANS-ABRI: des "chèques-services" financés par l'Etat pour permettre l'accès aux produits d'alimentation et d'hygiène pour les personnes sans domicile

Le ministère chargé de la Ville et du Logement lance un dispositif exceptionnel de distribution de chèques services pour permettre aux personnes sans domicile d’acheter des produits d’alimentation et d’hygiène pendant la crise sanitaire. Ce dispositif vient en complément des actions des collectivités locales et des associations, maraudes et distributions alimentaires, qui restent indispensables. Il bénéficiera à 60.000 personnes sans domicile, pour un budget de 15 millions d’euros.
  
L’épidémie de Covid-19 a réduit l’accès des personnes à la rue à des ressources de première nécessité, avec des dispositifs de distribution d’aide fortement perturbés. Pour maintenir cette aide essentielle, la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, et le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, ont donc décidé la mise en place d’un dispositif exceptionnel de distribution de “chèques services” permettant l’accès aux besoins de première nécessité pour celles et ceux qui sont à la rue ou en centres d’hébergement et qui n’ont plus rien. Cette action de l’Etat sera complémentaire aux actions solidaires déjà menées par les collectivités territoriales et les associations.

Ces chèques seront d’un montant de 7€ par jour. Ils seront distribués par des associations aux personnes et aux ménages sans domicile en fonction de leurs besoins et dédiés à l’achat de denrées alimentaires, de produits d’hygiène et de produits à destination des enfants en bas âge. Ils seront utilisables durant la période de crise sanitaire.

Les préfectures, en lien avec les associations locales, seront chargées de l’organisation et de la coordination de ce dispositif, qui bénéficiera à plus de 60 000 personnes sur l’ensemble du territoire y compris les départements d’Outre-Mer, pour un montant global de 15 millions d’euros.
Julien Denormandie souligne que “la première urgence dans cette crise a été de mettre à l’abri le maximum de personnes à la rue. Au-delà de cette mobilisation, l’enjeu est aussi de pouvoir répondre aux besoins en termes d’alimentation ou d’achat de première nécessité, car la crise sanitaire a pu désorganiser les dispositifs existants d’aide alimentaire. En appui aux actions des collectivités et des associations, j’ai donc décidé de lancer des “chèques services solidaires”  pour que les plus démunis puissent avoir accès aux produits de première nécessité. Ces chèques pourront être utilisés directement dans les commerces par les personnes sans domicile ou les associations”.

Le Gouvernement a engagé d’autres actions fortes et inédites pour proposer des solutions à l’hébergement des personnes sans domicile avec : ce sont ainsi plus de 7.600 places d’hôtels supplémentaires qui ont été mobilisées au 31 mars sur l’ensemble du territoire pour mettre à l’abri les personnes à la rue depuis la mi-mars. En parallèle, plus de 60 centres spécialisés ont ouverts dans 12 régions métropolitaines, à la Réunion et à Mayotte. Ils sont dédiés à l’accueil des personnes sans domicile malades du Covid-19 mais ne nécessitant pas une hospitalisation. Ces places viennent s’ajouter aux 157.000 personnes qui sont actuellement hébergées dans des centres - des places financées par l’Etat et gérées par les associations.

AIDE MEDICALE D’ETAT (AME)

Mesures dérogatoires en période de COVID-19
Infos AMELI 27/03/2020
Afin d’assurer la continuité des droits sociaux, des dispositifs dérogatoires ont été mis en place pour les demandes et les renouvellements de l’aide médicale de l’État (AME).
Les nouvelles mesures de l’AME qui devaient entrer en vigueur le 1er avril 2020 sont reportées à une date ultérieure.
En cette période de confinement, les dossiers de demande d’AME (première demande ou demande de renouvellement) n’ont pas à être déposés en personne dans les accueils des caisses d’assurance maladie. Les dossiers de demande ou de renouvellement d’AME doivent être expédiés par courrier.
Une prolongation des droits à l’AME de 3 mois
Pour les personnes dont les droits à l’AME arrivent à échéance entre le 12 mars et le 31 juillet 2020, ces droits à l’AME sont prolongés de 3 mois automatiquement, à compter de leur date d’échéance. Cette prolongation de 3 mois ne donnera pas lieu à fabrication d’une nouvelle carte mais à la délivrance d’un courrier d’information.
Une attestation est envoyée en cas de première demandée d’AME acceptée
Si l’AME est attribuée, l’assuré reçoit, par courrier chez lui, une attestation servant de justificatif de droit. À la fin de l’état d’urgence sanitaire, chaque bénéficiaire du foyer recevra un autre courrier l’informant qu’il peut venir retirer sa carte AME auprès de son organisme d’assurance maladie habituel. En effet, compte tenu de la fermeture des sites d’accueil, les cartes ne peuvent être remises en mains propres aux bénéficiaires pendant le confinement.
Les justificatifs à montrer en cas de soins
Dans l’attente, afin de justifier des droits auprès des professionnels de santé et des établissements hospitaliers et pour se faire soigner, l’assuré doit présenter l’un des documents suivants :
  • la carte AME actuelle ;
  • l’attestation valant duplicata (en cas de perte ou de vol d’une carte AME) ;
  • l’attestation reçue de la caisse d’assurance maladie informant que la demande est acceptée ;
  • le courrier reçu de la caisse d’assurance maladie informant de l’attribution de l’AME et invitant à venir retirer la carte AME.
Les établissements de santé et les professionnels de santé sont informés de ces modalités dérogatoires et de la prolongation de validité pour 3 mois supplémentaires des cartes AME expirant entre le 12 mars et le 31 juillet 2020.