lundi 31 mars 2014

nouvelles de mars


Travail :   levée des mesures transitoires
depuis le 1er janvier 2014, les Roumains et Bulgares peuvent travailler 
sans autorisation préfectorale
Beaucoup de pères et mères de famille roms se sont inscrits à Pole Emploi
Certains qui travaillaient déjà ont pu signer un contrat
et donc entamer des démarches pour obtenir un logement social
Pour les 18-26 ans :
ils peuvent s'inscrire à la Mission Locale pour une formation ou un emploi
Tous ont besoin d'accompagnement
C.L.A.S.S.E.S. recherche les associations compétentes à qui passer le relais


Les expulsions et leurs conséquences
Que sont devenues les familles de la rue Primat, expulsées le 4 février 2014 ?
Rappel : le 4 février étaient laissés à la rue 35 adultes et 30 enfants,
dont 22 scolarisés et 3 en attente de place au collège


 45 personnes ont été mises à l'abri 3 semaines dans une salle paroissiale de la Nativité à Villeurbanne,
en attendant le résultat du recours déposé contre le préfet.
  14 enfants ont pu continuer leur scolarité pendant ce temps.
Le jugement du tribunal a exigé un hébergement temporaire de 5 familles
Les autres, découragés,  ont quitté Lyon ou sont sans hébergement stable.
A cause de l'expulsion :
Au moins 8 enfants sur les 14 ont été déscolarisés, dont 4 collégiens
Par ailleurs, 5 familles de la rue Primat ont ouvert un squat à Ecully :
les enfants ont été rapidement accueillis dans l'école du quartier,
2 en maternelle, 5 en primaire

Le 5 mars : expulsion à St Fons, au boulevard Sampaix
sans proposition de relogement, malgré le diagnostic réalisé                lire la suite
A cette occasion :
fort investissement du diocèse qui a demandé à ses paroisses de mettre à l'abri des familles expulsées :
4 paroisses ont accepté de les accueillir jusqu'à la fin du mois de mars.
à nouveau :
errance des familles, difficultés de scolarisation
Mais ce fut l'occasion de faire découvrir la situation de ces familles à de nouvelles personnes,
avec des perspectives encourageantes d'accueil de familles à plus long terme.


  fermeture des hébergements d'urgence
suite à la fin du plan Froid à partir du 31 mars
voir le communiqué du Réseau des professionnels de l'urgence              lire la suite
voir aussi l'appel lancé par Médecins du Monde                             lire la suite

de leur côté, les pouvoirs publics publient
la circulaire du 11 mars 2014 sur l'immigration irrégulière     lire la suite
en réponse :
la réaction de nombreuses associations à cette circulaire                    lire la suite
une invitation de 14 associations le 9 avril                      lire la suite
              

ateliers
avec le printemps, les ateliers peinture ont repris sur le terrain de la Feyssine
avec l'association Arts et Développement Rhône-Alpes




bonne manière de mettre dans le bain les nouveaux bénévoles qui nous rejoignent

soutien scolaire
il continue pour certains enfants,  faisant toucher du doigt aux bénévoles
combien il est difficile d'apprendre à lire pour les enfants scolarisés tardivement
et difficile pour l’Éducation Nationale d'appliquer des pédagogies adaptées


à lire : le témoignage d'un nouveau bénévole soutien scolaire                lire la suite

à voir et faire savoir
  jeudi 17 avril à 19h 30
Le film "Lungone Dromença"   sur les Roms du Kosovo                  lire la suite
Amphithéâtre Émilie Châtelet
Bibliothèque de l'INSA.
31 av Jean Capelle
Villeurbanne
Station de Tram INSA Einstein. Parking facile sur le campus

à lire
un texte de Laurent OTT                                            lire la suite
Stigmatiser les Roms tout en exigeant leur intégration, est-ce vraiment sérieux ?

 

Malgré tout, le printemps est là,
 continuons à nous mobiliser pour que tous les enfants
bénéficient de la scolarisation

dimanche 30 mars 2014

Invitation


Film à voir le 17 avril




Le film   Lungone Dromença   produit par Z'image, est disponible.
Tibérius avait contribué au financement en 2012.

Il s'agit de cinq autoportraits de femmes  roms kosovares d'âge et de couches sociales différentes. Elles racontent avec pudeur, sans pathos, le lent processus d'exclusion de la vie économique et sociale qu'elles ont vécu, elles et leur parents, depuis la Yougoslavie de Tito, jusqu'au Kosovo indépendant.

Le film pose avec acuité la nécessité de réviser la position de la France quant à la demande d'asile des Roms. L'Ofpra vient de réinscrire, après l'avoir retiré, le Kosovo dans la liste des pays dits sûrs.

Venez nombreux à la première projection
préparée par  les étudiants et enseignants du département des Humanités de l'INSA  
et ouvert à tout public :

jeudi 17 avril à 19 h 30

Amphithéâtre Émilie Châtelet
Bibliothèque de l'INSA.

31 av Jean Capelle
Villeurbanne

Station de TRAM INSA EINSTEIN. Parking facile sur le campus

samedi 29 mars 2014

Appel des Professonnels de l'Urgence Sociale



COMMUNIQUE DU 27/03/2014

En 2009, quand nous, professionnels de l’urgence sociale, avons commencé à nous mobiliser sur les questions d’hébergement-logement, 100 personnes appelaient le 115 chaque jour sans obtenir de solution d’hébergement. Il était à cette époque tout simplement inconcevable de laisser des enfants dormir dans la rue.
Aujourd’hui, nous reprenons la parole au moment où le cycle infernal des remises à la rue continue en dépit de tous les beaux discours qui affirment le contraire (cf. déclarations mensongères du Préfet dans la presse sur le nombre de personnes sans solution d’hébergement). Oui, 600 à 700 personnes sont laissées à la rue chaque nuit à Lyon et 400 à 600 vont les y rejoindre à la fermeture des dispositifs d’hébergement hivernaux… Ce sont des femmes, des hommes, des enfants de tous âges qui seront remis à la rue à partir du 28 mars dont nous voulons parler… (la trêve électorale leur permettra tout de même de passer 3 nuits de plus à l’abri à l’hôtel, quelle hypocrisie !)
Nous rappelons une énième fois que la loi (1) oblige l’Etat à répondre à toute demande d’hébergement ou de logement. Les personnes accueillies dans les centres d’hébergement sont donc protégées par le cadre légal et sont en droit de se maintenir à l’abri jusqu’à ce qu’une solution pérenne et adaptée leur soit proposée.
Tandis que les associations qui gèrent le dispositif d’hébergement, les grandes fédérations - censées promouvoir le droit des plus démunis -, les différents partis politiques en charge des questions locales se cachent derrière un silence coupable et insoutenable, la situation n’a jamais été aussi dramatique. Personne n’ose la dénoncer publiquement. L’omerta est de mise quand il s’agit des sans abri…
On nous a demandé, en tant que professionnels du secteur, de jouer le jeu du système, d’être patients, de tenir compte des efforts consentis par l’Etat, de la crise, etc. Nous avons travaillé à accompagner toutes ces personnes du mieux possible, nous avons naïvement fait confiance à ceux qui prennent les décisions déterminantes pour l’avenir de ceux qui n’ont d’autre choix que de s’en remettre à la solidarité nationale…
Mais peut-on encore parler de solidarité quand les critères imposés par les services de l’état sont de plus en plus drastiques et arbitraires pour définir qui aura la chance de voir son hébergement continuer : cette année, par exemple, seules les familles monoparentales avec des enfants de moins de 1 an seront choisies (3 ans l’année dernière). Pour l’enfant qui vient de « fêter » son premier anniversaire : c’est DEHORS !
Peut-on encore parler de travail social quand on nous demande de faire des choix aussi inhumains qu’inimaginables ? Qui sera maintenu sur la place disponible ? Choisirai-je le vieux monsieur octogénaire et aveugle ou le couple dont le nourrisson vient de mourir ? Choisirai-je la femme qui va accoucher dans quelques jours ou le grand diabétique qui ne peut plus sortir de son lit médicalisé ? Choisirai-je la maman qui sera hébergée à condition qu’elle voit ses enfants placés ou celle avec son fils de 4 ans qui subit des violences conjugales ? Nous n’aurons pas à choisir parmi les personnes seules qui, elles, seront toutes « logées  à la même enseigne » : dans la rue. Ces exemples sont malheureusement bien réels.
Aujourd’hui, nous sommes amers et écœurés. Ces personnes mourront de l’indifférence générale, et nous nous retrouvons avec eux, démunis, impuissants. L’Etat et tous les acteurs restent sourds et silencieux, nous ne continuerons pas à participer à cette mascarade organisée et à être ainsi les complices muets de ces drames prévisibles. L’Etat est, encore une fois, hors la loi, nous en appelons donc à la ministre du logement, Madame Duflot qui annonçait à Lyon en octobre 2012 la fin de la gestion au thermomètre de la politique d’hébergement.

Réseau des Professionnels de l'Urgence Sociale
(1) Article L345-2, 2 et 3 du Code de l’Action Sociale et des Familles

mercredi 26 mars 2014

Enquête de Médecins du Monde


Fin de la trêve hivernale : la gestion au thermomètre de l’hébergement d’urgence persiste et doit s’arrêter

(Paris, le 26 mars 2014) A l’occasion de la fin de la trêve hivernale des expulsions, Médecins du Monde (MdM) publie les résultats de son enquête annuelle sur l’hébergement d’urgence, réalisée à Angoulême, Lyon, Nice, Toulouse et Strasbourg. Un an après la présentation du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion, MdM souligne l’urgence de mettre fin à la gestion au thermomètre et appelle de nouveau à la mise en place de solutions adaptées.

Menée entre janvier et février auprès des personnes sans-abri rencontrées par les équipes de Médecins du Monde, l’enquête a pour objectif de mieux comprendre le parcours des personnes sans-abri dans la recherche de solutions d’hébergement ou de logement, et de mesurer l’impact des nouvelles mesures gouvernementales sur ces publics en grande précarité.
De fait, les demandes d’hébergement d’urgence ne donnent toujours pas lieu à un hébergement inconditionnel et pour tous. Parmi la centaine de personnes qui ont répondu au questionnaire, plus d’une personne sur deux n’a pas été hébergée. Dans près de 6 cas sur 10, ce sont des personnes de nationalité étrangère et elles accèdent encore plus difficilement aux dispositifs d’urgence que les ressortissants français.
L’enquête révèle également que les solutions d’hébergement sont en général de très courte durée : 70% des personnes interrogées ont eu une proposition pour trois nuits ou moins. Ces personnes se retrouvent par conséquent presque systématiquement à la rue, en dépit du principe de continuité de la prise en charge et doivent renouveler sans cesse leurs demandes auprès du 115, au risque de se décourager définitivement.

Enfin, près d’un tiers des personnes nécessitant un hébergement d’urgence présente un problème de santé. Il s’agit la plupart du temps d’un problème chronique, avec une prédominance des addictions et des pathologies d’ordre psychiatrique. Parmi ces personnes, seules 30% ont été logées par l’intermédiaire du 115 au cours de l’enquête. L’absence de couverture maladie (qui concerne 42% des personnes interrogées), le recours aux soins de façon tardive et la difficulté de suivre des traitements du fait des conditions de vie sont des facteurs aggravants pour la santé des sans-abri.

Alors que des dispositifs d’hébergement d’urgence vont à nouveau fermer à la fin du mois de mars, ces résultats mettent en évidence une saturation des dispositifs menant au non-respect des principes d’inconditionnalité de l’accueil et de continuité de l’hébergement. Ils soulignent également l’inadaptation des solutions proposées à l’évolution des publics à la rue.

Face à ces constats, Médecins du Monde recommande :

-        la fin réelle de la gestion au thermomètre de l’hébergement dans le respect des engagements pris par le gouvernement,
-        la création de structures d’hébergement ouvertes toute l’année en nombre et capacité d’accueil suffisants, avec un accompagnement social vers le logement pérenne,
-        la promotion des dispositifs d’hébergement et de logement adaptés aux besoins des publics, y compris les plus vulnérables,
-        l’augmentation des places au sein des Lits Haltes Soins Santé (LHSS) ainsi que l’amélioration de leur articulation avec les différents dispositifs sanitaires, sociaux et médico-sociaux pour les personnes malades en situation de grande exclusion.

Les critères de vulnérabilité (problèmes de santé, femmes seules) ne sont plus suffisants pour bénéficier d’un hébergement d’urgence et d’un accompagnement vers du logement pérenne. Les annonces gouvernementales mettant fin à la gestion au thermomètre de l’hébergement d’urgence doivent se concrétiser !


Contact Presse
Aurélie Defretin / Emmanuelle Hau
01 44 92 13 8101 44 92 13 81  / 14 31  06 09 17 35 5906 09 17 35 59
infomdm@medecinsdumonde.net / www.medecinsdumonde.org

mardi 25 mars 2014

Témoignage sur le soutien scolaire



Témoignage d'un nouveau bénévole "soutien scolaire"

Depuis 3 mois j'essaie de faire du soutien scolaire avec des enfants rencontrés au squat de la rue Primat.
Ils ont été délogés à  2 reprises pendant cette période. Certains ont pu s'inscrire à une nouvelle école, mais pas tous.
Il leur est donc très difficile de réussir leurs apprentissages, et d'acquérir une formation à la citoyenneté française.
Pourtant, tous les enfants nés en France seront Français s'ils le souhaitent.

Bernard

N.B.1 - Mon écœurement devant ce gâchis m'amène à une réflexion et une action d'ordre politique.

N.B.2 - Je recommande la lecture de l'article de Maryline Baumard (dans le supplément Eco&Entreprise du Monde du 27 mars 2014, p.8) sur les dangers de l'échec scolaire en France, et la fracture sociale que cela crée.

N.B.3 - pour être efficace, j'ai ressenti le besoin de me former à la "nouvelle méthode lecture-écriture", en liaison avec l'enseignement qui est donné dans les classes d'accueil NSA (non scolarisés antérieurement).