samedi 27 octobre 2018

ENLEVEMENT DE LIEUX DE VIE


Depuis plusieurs mois, des lieux de vie (voitures, caravanes, tentes),
installés sur la commune de Villeurbanne ont été emmenés à la fourrière ou détruits.
Ces lieux de vie étaient  certes précaires,  mais ils constituaient « le domicile » de familles en situation de très grande pauvreté et aucune solution d’hébergement n’a été proposée.

Pourtant la loi est claire :
«Toute personne en situation de détresse a accès, sans aucune condition de
régularité de situation, à tout moment, à un hébergement d’urgence.»


VOICI LES FAITS :


Mises à la fourrière successives de plusieurs véhicules appartenant à une famille



Le 6 juin 2018, sous les yeux d’un bénévole de C.L.A.S.S.E.S, une voiture servant de lieu de vie à la famille est emmenée pour mise à la fourrière, à la demande d’agents de la police municipale. La famille est composée du papa, de la maman, enceinte d’environ 6 mois, et de 3 enfants âgés de 12, 10 et 2 ans, les deux ainés étant scolarisés. Les parents ont eu juste le temps de récupérer quelques affaires avant la disparition du véhicule.
De nombreuses démarches d’intégration étaient en cours, auprès du Centre social, de la PMI, de la Maison de la Métropole, de la Maison de la Veille sociale, de l’ALPIL, mais aucune solution d’hébergement n’a été proposée.  Les deux enfants scolarisés ont réussi à terminer leur année scolaire dans  des conditions de vie inhumaines.

Fin juin 2018, la famille avait réussi à se procurer une seconde voiture et survivait en dormant dans ses deux voitures, seuls lieux de refuge et d’intimité bien limitée.

Fin août-début septembre, l’un des véhicules est de nouveau mis en fourrière par la police municipale. La maman accouche le 20 septembre et depuis cette date, les 6 personnes vivent de nouveau dans une seule voiture. Le 115 (Numéro d’appel pour l’hébergement d’urgence) n’a pu proposer aucune solution d’hébergement, même pour la maman et le bébé de quelques jours. Lors du dernier appel le 24 septembre, toujours pas de place.

Mises à la fourrière de 5 caravanes où vivaient 5 familles

Le 14 juin 2018, 5 caravanes servant de lieu de vie à 5 familles ont été emmenées à la fourrière à la demande de la police.



Trois des familles se sont retrouvées à la rue immédiatement, deux d’entre elles survivent tant bien que mal, nous n’avons aucune nouvelle de la troisième.
La 4° famille avec 5 enfants scolarisés se voit proposer une autre caravane par un citoyen indigné de tels agissements. Très rapidement cette caravane est de nouveau mise à la fourrière.
Enfin, seule la dernière famille, avec 4 enfants, serait toujours hébergée dans un foyer de l’agglomération lyonnaise.

Mise à la fourrière d’une voiture le 8 septembre 2018

En juin 2018, suite à plusieurs pressions policières, une famille déplace sa voiture, son lieu de vie,  et l’installe à proximité de l’école d’un des enfants.  Le 8 septembre 2018 , la voiture est mise à la fourrière. Aucune solution d’hébergement n’est proposée malgré les nombreuses démarches d’intégration entreprises par la famille.

Pressions policières pour 2 familles vivant sous tente dans un parc de Villeurbanne

Suite à de nombreuses pressions policières et menaces de destruction des biens, les familles ont choisi de quitter d’elles-mêmes ces lieux de vie et ont abandonné leurs tentes.



Ces destructions des lieux de vie, même non aménagés, sont intolérables.
Personne ne choisit de vivre dans de telles conditions sans y être obligé.
Faute d’autres solutions, ces abris constituent le domicile de ces familles.

Dans une circulaire du 26 aout 2012, le DDD considérait que la  notion de domicile devait être considérée comme une « présence effective, qui doit s’entendre de façon aussi large que possible, notamment dans l’intérêt supérieur de l’enfant . »

Enfin, comment accepter les pressions policières qui obligent les familles à se déplacer en permanence et ne font qu’aggraver leur situation déjà très précaire et empêchent une scolarité régulière et sereine pour des enfants même très motivés, alors que de plus en plus de parents ont intégré l’importance de l’école pour assurer un avenir meilleur à leurs enfants.

C.L.A.S.S.E.S intervient auprès des autorités compétentes
pour que cessent de telles persécutions.