Le squat de la Mouche à St Genis Laval,
intégré dans le programme national de résorption des bidonvilles
Des enfants peu désireux d'aller à l'école, des parents réticents
Et puis le travail patient de C.L.A.S.S.E.S...
De Février à Avril sur le site de la Mouche…
Ø En février l'élan vers l'école était encore limité, les relations avec les parents pas toujours simples... L’objectif était de cultiver la relation avec les familles pour soutenir le chemin vers l'école, leur permettre d'être partie prenante de ce qui se réfléchit et s'organise autour de ce lieu, faire du lien avec l'extérieur (médiathèque) et le centre social et peut être le mixcube, montrer qu'ensemble il est possible de faire de grandes et belles choses...
· L’équipe qui intervient sur le lieu a proposé de travailler sur un abécédaire, l'écriture des prénoms.
· Une première sortie à la médiathèque a été organisée pour inciter les familles et les enfants à s’ouvrir sur l’extérieur.
· Une première proposition de peinture sur grand écran plexi a permis la réalisation d’une vidéo appréciée des familles du dedans et du dehors.
Ø En mars le lien avec les écoles s'est poursuivi par l'accompagnement de 5 enfants de plus et la question de jeunes plus âgés vers le collège. Pour les vacances d'avril, le but était de toucher le groupe d'âge collège, d'autres familles notamment du dehors, et lancer une vraie dynamique vers l'extérieur.
Ø En Avril c’est un projet de production de dessin animé qui a vu le jour pour entraîner les plus grands à la médiathèque. 5 jours en partie sur le lieu de vie, en partie à la médiathèque. Les familles ont coopéré à leur façon en aménageant le lieu, en évacuant des déchets pour se constituer des espaces de vie propres. Pour faire le lien entre les réalisations des adultes et celles des enfants, les palissades se sont habillées de pochoirs pour servir de fond au dessin animé.
Entre février et avril, 6 ateliers à la médiathèque et une 10zaine d’ateliers sur site ont attirés une 30taine d’enfants différents et une 10zaine de jeunes adultes. La peinture sur plexi a attiré des adultes généralement plus observateurs.
ET QUELQUES SEMAINES PLUS TARD…
Ø Les enfants ont commencé à se familiariser avec la langue française, utilisant parfois l’écriture et la lecture à travers le dessin. Leur capacité de concentration et d’assimilation des codes scolaires se sont améliorées.
Ø Les
rencontres et les échanges avec d’autres enfants à la médiathèque ont changé
les regards sur un terrain pas forcément accepté dans la commune.
Les professionnels de la médiathèque se sont adaptés et ont appris à recevoir
un autre public : « Quelle confiance ils nous font les enfants
et leurs parents quand ils viennent... Vous noterez bien dans votre bilan que
ça nous forme à accueillir dans la médiathèque. »
Ø Un lien de confiance s’est noué sur place avec les habitants. Les tensions avec les adultes ont disparues, les enfants se déplacent plus facilement pendant les ateliers des vacances mais aussi lors des ateliers peinture hebdomadaires. Adultes et enfants attendent avec impatience « la prochaine fois »… Une maman a accompagné le groupe à la médiathèque, une jeune adulte s’est inscrite au cours de français du centre social…
Ø En février un seul enfant acceptait de se rendre à la médiathèque, en avril, ils étaient 30 à vouloir y aller. Cette ouverture vers l’extérieur s’est manifestée aussi vers l’école. Après les vacances d’avril, 3 enfants qui refusaient auparavant d’y aller en ont fait eux-mêmes la demande. Un adolescent et deux mamans se sont inscrits au cours de français du centre social.
ET ENCORE APRES…
Ø Pour les enfants déjà scolarisés, leurs travaux pourraient présentés à l’école et à la médiathèque.
Ø Pour ceux qui sont encore réticents vis-à-vis de l’école, une visite de l’école avec des temps adaptés devrait être organisée. Et ainsi pourquoi pas une rentrée apaisée en septembre prochain…
Ø Davantage d’enfants et d’adultes pourraient fréquenter le centre social et d’autres lieux de culture ou de sport.
ET POURQUOI PAS…
Ø Des enfants et des adultes intégrés à la vie de la commune se mêlant à l’école, au centre social, à la médiathèque, dans les clubs de sport… aux enfants et aux adultes installés depuis longtemps sur cette même commune…
Et l’école s’est improvisée tout près des ordures
que personne n’a réussi à faire évacuer,
malgré les demandes répétées des associations de terrain…