vendredi 15 octobre 2021

 EXPULSION DE SQUAT ET SEMAINE DE L’HOSPITALITE …

 

« A Villeurbanne, une expulsion de squat pour inaugurer
la « semaine de l’hospitalité »

 

Un article de Rue89 signé Oriane Mollaret – 13 10 2021

 « Après leur expulsion, des habitants du squat de Feyzin, près de Lyon, ont trouvé refuge dans un bâtiment inoccupé à Villeurbanne. Il a été à son tour évacué ce mercredi 13 octobre, alors que démarre la « semaine de l’hospitalité » organisée par la Métropole de Lyon.

Mauvais timing. Ce mercredi 13 octobre, c’est le premier jour de la « semaine de l’hospitalité » organisée par la Métropole de Lyon : dix jours de conférences-débats sur « faire l’hospitalité au 21e siècle », d’ateliers pour tester sa « connaissance du sans-abrisme » ou encore découvrir les « métiers de la solidarité ».

Ironie du sort ou du calendrier, ce mercredi 13 octobre, c’est aussi le jour d’une énième expulsion pour les occupant·es de l’ex-squat de Feyzin, au sud de Lyon.


Expulsions de squats en série dans la métropole de Lyon

Depuis février 2020, l’ancienne école Georges-Brassens de Feyzin, devenue propriété de Total Raffinage, accueillait des dizaines de personnes sans logement. Au moment de son expulsion, le 16 septembre dernier, 65 personnes étaient présentes.

Si la préfecture a affirmé avoir relogé une cinquantaine d’entre elles – dont une vingtaine de mineur·es – le reste des occupant·es a préféré fuir le squat avant l’arrivée des forces de l’ordre. Entre ces personnes-là et celles qui sont restées sur le carreau, plusieurs dizaines de personnes se retrouvent sans solution de logement.

 

L’évacuation du squat de Feyzin a eu lieu le 16 septembre

 

Pour dénoncer cette situation, le gymnase Béchevelin, dans le 7e arrondissement de Lyon, avait été occupé dans la foulée. Au bout de quelques heures, les services de l’État avaient finalement proposé des hébergements à quelques familles et la préfecture s’était engagée à débloquer des rendez-vous auprès de l’office français de l’intégration et de l’immigration (OFII).

Le dernier week-end de septembre, un nouveau squat avait été ouvert rue Dedieu, à Villeurbanne, pour loger les ancien·nes occupant·es du squat de Feyzin sans solution d’hébergement.

Le 30 septembre, ce squat-là aussi avait été expulsé par les forces de l’ordre.


Le dernier squat en date, à Villeurbanne, expulsé ce mercredi

En désespoir de cause, les habitant·es et leurs soutiens se sont rabattus sur un nouveau bâtiment situé rue Spréafico, à Villeurbanne. Ce mercredi 13 octobre, les forces de l’ordre ont fait leur apparition en début d’après-midi pour procéder à une énième expulsion. Les habitant·es affirment occuper les lieux depuis une semaine.

D’après les informations du Progrès, l’ambiance était électrique entre les forces de l’ordre, les occupant·es et leurs soutiens. Une partie des habitant·es est montée sur le toit du bâtiment. Ils et elles refuseraient de descendre tant qu’un élu de la Métropole ne s’est pas déplacé pour discuter de solutions pérennes de relogement.


Evacuation du squat de la rue Spréafico à Villeurbanne le 13 octobre


Des mobilisations ce mercredi pour la « semaine de l’hospitalité »

Ce mercredi 13 octobre, plusieurs collectifs et associations qui défendent le droit à un logement digne pour toutes et tous ont organisé des mobilisations à l’occasion de cette « semaine de l’hospitalité ».

Le collectif Jamais sans Toit, par exemple, et la FCPE 69 se sont rassemblés devant l’Hôtel de ville de Lyon en fin d’après-midi pour dénoncer la situation d’enfants et de leurs familles qui se trouvent à la rue:

« Au moment où s’ouvre cet événement organisé à l’initiative de la Métropole et des Villes de Lyon et Villeurbanne, le collectif Jamais Sans Toit recense déjà 80 enfants sans abri au sein de l’agglomération. […] Depuis la rentrée, 11 écoles se sont déjà mobilisées à Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin et Vénissieux pour tenter de pallier les insuffisances de l’État et des collectivités. »

Et de prendre l’exemple de l’école du Commandant Arnaud, dans le 4e arrondissement de Lyon, qui entamera ce jeudi sa quatrième semaine d’occupation pour héberger une femme et ses deux enfants sans logement.

Le collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse a également décidé de se joindre à ce rassemblement pour rappeler la situation plus que précaire dans laquelle se retrouvent une soixantaine de jeunes migrants. Quarante d’entre eux sont logés dans le squat du Chemineur, à la Croix-Rousse, sans chauffage ni électricité, en attendant une réponse du juge des enfants tandis qu’une vingtaine d’autres doivent se serrer dans les tentes distribuées par le collectif, faute de mieux. »


 

Au Chemineur, 40 jeunes dont la minorité est contestée par la Métropole de Lyon 
attendent la réponse du juge pour enfants