jeudi 2 avril 2020

ET L’ECOLE DANS TOUT CA ?

Interview de Philippe MERIEU
Professeur en Sciences de l’Education à l’Université Lumière-Lyon II

Aujourd’hui, en partenariat avec d’autres associations, voire en interpellant quand c’est nécessaire les mairies, la Métropole et la Préfecture (DDCS, Direction Départementale de la Cohésion Sociale) ainsi que la DIHAL (Délégation Interministérielle pour l’Habitat et l’Accès au Logement) , la priorité de C.L.A.S.S.E.S. est la survie et la protection des familles en habitat précaire que nous connaissons :
Distributions de nourriture, Accès à l’eau, Accès aux soins, Informations sur les mesures d’hygiène et de distanciation (Est-ce réalisable ?)….
Mais pour notre association dont la préoccupation originelle est la scolarisation de tous les enfants présents sur le sol français, comment ne pas penser à l’après COVID-19.
Nos inquiétudes sont aussi dans cet « après » en ce qui concerne l’école.
Comme l’explique le Professeur Philippe MERIEU, enseignant en Sciences de l’Education à l’Université Lumière-Lyon II, dans une interview accordée récemment à Libération (article complet ci-dessous), la continuité des apprentissages est déjà difficile et inégalitaire pour les enfants dont la scolarisation est naturelle et normale :
  • « Je crains que certains enfants culpabilisent et que d’autres décrochent »
  • «Nous avons voulu construire une école égalitaire en donnant à tous nos enfants les mêmes conditions de scolarité. Mais nous savons aujourd’hui que l’indifférence aux différences accroit les inégalités ». 
  • « Certaines familles, notamment les plus défavorisées sont déjà coupées de l’école… »
 
Mais que sera la reprise scolaire pour les plus défavorisés parmi les plus défavorisés ?
Comment maintenir un lien avec l’école en cette période de confinement pour des enfants dont les familles sont en « mode survie » et qui n’ont pas accès aux outils informatiques indispensables ?
Des enseignants dévoués et des bénévoles investis y travaillent, redoublant d’imagination et de débrouillardise, pour ne pas abandonner un peu plus les laissés-pour-compte de notre société.

Libération – 24 mars 2020