Interview
de Philippe MERIEU
Professeur en Sciences de l’Education à l’Université Lumière-Lyon II
Professeur en Sciences de l’Education à l’Université Lumière-Lyon II
Aujourd’hui,
en partenariat avec d’autres associations, voire en interpellant
quand c’est nécessaire les mairies, la Métropole et la Préfecture
(DDCS, Direction Départementale de la Cohésion Sociale) ainsi que
la DIHAL (Délégation Interministérielle pour l’Habitat et
l’Accès au Logement) , la priorité de C.L.A.S.S.E.S. est la
survie et la protection des familles en habitat précaire
que nous connaissons :
Distributions
de nourriture, Accès à l’eau, Accès aux soins, Informations sur
les mesures d’hygiène et de distanciation (Est-ce réalisable ?)….
Mais
pour notre association dont la préoccupation originelle est la
scolarisation de tous les enfants présents sur le sol français,
comment ne pas penser à l’après COVID-19.
Nos
inquiétudes sont aussi dans cet « après » en ce qui
concerne l’école.
Comme
l’explique le Professeur Philippe MERIEU, enseignant en Sciences de
l’Education à l’Université Lumière-Lyon II, dans une
interview accordée récemment à Libération (article complet
ci-dessous), la continuité des apprentissages est déjà difficile
et inégalitaire pour les enfants dont la scolarisation est naturelle
et normale :
- « Je crains que certains enfants culpabilisent et que d’autres décrochent »
- «Nous avons voulu construire une école égalitaire en donnant à tous nos enfants les mêmes conditions de scolarité. Mais nous savons aujourd’hui que l’indifférence aux différences accroit les inégalités ».
- « Certaines familles, notamment les plus défavorisées sont déjà coupées de l’école… »
Mais
que sera la reprise scolaire pour les plus défavorisés parmi les
plus défavorisés ?
Comment
maintenir un lien avec l’école en cette période de confinement
pour des enfants dont les familles sont en « mode survie »
et qui n’ont pas accès aux outils informatiques indispensables ?
Des
enseignants dévoués et des bénévoles investis y travaillent,
redoublant d’imagination et de débrouillardise, pour ne pas
abandonner un peu plus les laissés-pour-compte de notre société.
Libération – 24 mars 2020