lundi 20 mai 2019

FIN DU PLAN FROID DANS LA METROPOLE LYONNAISE


La fin de la trêve hivernale, c’était le 31 mars

Même si le printemps n’était pas tout à fait arrivé, la fin de la trêve hivernale c’était bien comme chaque année le 31 mars.
Il est bien difficile de faire un bilan chiffré de cette fin de plan froid. Quelques jours de répit supplémentaires ont été accordés, plus ou moins selon les lieux, mais la triste réalité a bien vite refait surface. Les expulsions se sont succédées en ce mois d’avril : foyer Léon Blum, ancienne caserne Chabal, autres foyers, hôtels, …  
 Le bidonville du boulevard Chambaud la Bruyère, le campement de l’Esplanade Mandela ont eux aussi été évacués. Un squat rue Paul Verlaine à Villeurbanne, l’Amphi Z, la Trappe, la Maison Mandela sont menacés et qu’en sera-t-il de l’ancien collège Maurice Scève à la Croix-Rousse qui héberge plus de 200 mineurs ou jeunes majeurs isolés ?
En l’absence d’informations supplémentaires, on peut se demander ce qui attend les personnes remises à la rue ou en attente d’une expulsion éventuelle.
     Leur avenir est différent selon leur origine et leur situation en France :
·         Familles européennes ayant droit au travail en France : Pour la plupart, ces familles ont été de nouveau hébergées et la préfecture semble opter pour l’accompagnement à l’intégration avec accès à l’emploi et à un logement.
·         Demandeurs d’asile en cours de demande d’asile : Pendant toute la durée de leur demande d’asile Forum réfugiés et l’OFII sont en charge de l’attribution des hébergements, en général dans des CADA (Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile), mais les places manquent…
·         Demandeurs d’asile déboutés : Selon la loi, ces personnes doivent retourner dans leur pays d’origine considéré comme « sûr » où la France estime que leur vie n’est pas en danger. Du coup, aucun hébergement ne leur a été proposé.
A 1 an, un enfant n’est plus fragile et la famille peut être renvoyée à la rue !
    Et l’école, y pense-t-on ? 
Que ce soit pour les familles européennes ayant eu la chance d’être relogées ou pour les autres parties à la recherche d’un « semblant de toit » plus ou moins précaire (squat, tente, garage, cave,… trottoir,…), le nouveau « lieu de vie » est souvent loin de l’école fréquentée par les enfants avant l’expulsion. Pourtant l’année scolaire n’est pas terminée. Les bénévoles de C.L.A.S.S.E.S. vont reprendre le parcours d’inscription, afin d’écourter au maximum la durée de scolarisation perdue.
C’est pour éviter aux enfants tant de semaines éloignés de l’école que les associations et le collectif ECOLE POUR TOUS souhaitent la mise en place de la « trêve scolaire » : pas d’expulsions avant le mois de juin, fin de l’année scolaire. Nous espérons une réponse positive à cette demande.
Vous pouvez nous retrouver sur notre page Facebook : « Association CLASSES »


jeudi 9 mai 2019

ROMS EN FRANCE, LES BLOCAGES VERS UNE INTEGRATION REUSSIE


Enquête de Libération – 17 avril 2019
Reportage du Secours catholique

Au nombre d’environ 20000 en France, les Roms originaires d’Europe de l’Est rencontrent des difficultés d’intégration injustifiées, si ce n’est par un racisme récurrent et tenace  et par une absence de vraie volonté de nos responsables politiques pour accompagner vers la sortie de la précarité.
Dans leurs pays d’origine, en Roumanie en particulier, les Roms sont sédentaires, mais les conditions de vie y étant pire qu’en France - difficile à imaginer - les familles se déplacent vers d’autres pays d’Europe, dont la France, à la recherche d’une vie meilleure avec une véritable volonté de sédentarisation et d’intégration.
Quels sont donc les obstacles sur le chemin vers une vie « normale » ?
-          Evacuations à répétition
« C’est la première entrave à l’intégration, citée systématiquement par les militants associatifs et les travailleurs sociaux : les évacuations de bidonville à répétition (sans réelle solution de relogement) rendent les conditions de vie encore plus difficiles et les parcours d’intégration très compliqués ».
«Les évacuations cassent le travail social, il faut recommencer à zéro».
-          Scolarisation difficile
« Dans les textes, tout enfant de 6 ans (bientôt 3 ans), présent sur le sol français, doit être scolarisé. Dans les faits, cette obligation n’est pas partout respectée ».
Et quand les enfants sont enfin scolarisés, tout est aussi à recommencer à chaque expulsion, et les enfants changent plusieurs fois d’école.
-          Accès à l’emploi et au logement
Même si depuis janvier 2014 les citoyens roumains et bulgares ont, comme tout européen, le droit de travailler en France, dans la pratique l’accès à un emploi est souvent long et semé d’embûches, ralenti en particulier par l’apprentissage de la langue française.
Et pour quitter le bidonville ou les hébergements d’urgence et accéder à un vrai logement, un emploi est indispensable…

Pour mieux comprendre ces difficultés, vous pouvez lire :




LUTTE CONTRE L’ANTITSIGANISME A L’ECOLE


Lettre ouverte de l’ASET 93 au Ministre de l’Education nationale
 Suite à la parution sur les réseaux sociaux d’une fausse rumeur accusant des personnes de culture rom d’enlèvements d’enfants, de nombreux actes de violences contre des campements de roms ont été perpétrés en Ile de France.
A l’occasion de la Journée internationale des Roms le 8 avril dernier, l’ASET 93 (Aide à la Scolarisation et l’Education pour Tous), a publié une tribune appelant à la mise en place d’un plan de lutte contre l’antitsiganisme à l’école.
Voici quelques extraits de cette lettre que vous pourrez retrouver dans sa totalité grâce au lien à la fin de cet article.
« Nous, professionnelles de la médiation scolaire en Seine-Saint-Denis, de l’association Aide à la scolarisation et éducation pour tous, travaillons à lever les obstacles à la scolarisation pour les enfants éloignés de l’école, vivant en habitat précaire sur le territoire. Nos actions s’organisent autour d’un camion-école, dispositif « passerelle » en direction de l’école de droit commun. Il est un lieu de rencontres, d’accueil et de préparation à l’école. »

« Les personnes habitant en bidonville rencontrent des obstacles nombreux dans la scolarisation de leurs enfants ainsi que dans la poursuite du parcours scolaire de ces derniers. Parmi ces obstacles, il faut noter les refus arbitraires et illégaux d’inscription administrative, la précarité des conditions de vie, les expulsions à répétition mais aussi le racisme, et l’antitsiganisme en particulier, qui déjà avant cette vague d’attaques était l’un des motifs décisifs de décrochage scolaire. »

« Il y a trois ans jour pour jour, le 8 avril 2016, le Parlement européen adoptait une résolution visant à alerter les États quant à la montée de l’antitsiganisme en Europe. Il invitait ces derniers à mettre en œuvre efficacement la directive relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes, sans distinction de race ou d’origine ethnique, afin de prévenir et d’éliminer toute discrimination à l’encontre des Roms, notamment dans le domaine de l’éducation. Mais aussi à mettre en œuvre un véritable plan de lutte contre l’antitsiganisme. Trois ans après, en 2019, en France, des enfants sont privés de tout accès à l’école en raison du racisme dont ils sont l’objet et de l’indifférence de la société. Qui peut l’accepter ? »


« Nous, professionnelles de la médiation scolaire en Seine-Saint-Denis, demandons solennellement en ce 8 avril 2019, Journée internationale des Roms, la reconnaissance de l’impact de l’antitsiganisme sur l’accès à l’éducation en France, ainsi que la mise en œuvre d’un véritable plan d’action concret pour le combattre,….. »

Une véritable volonté de lutte contre l’antitsiganisme est indispensable car les difficultés rencontrées par les enfants roms à l’école, en terme de racisme et de discrimination, sont bien réels.
Preuve en est cette discussion entre une institutrice de l’ASET et une enfant rom :


 Voir article de Politis