Vaulx-en-Velin le 12/01/16 : mise à la rue de familles
dont Maria et Florin maintenant déscolarisés contre leur volonté
dont Maria et Florin maintenant déscolarisés contre leur volonté
A Vaulx-en-Velin, depuis
un an et demi survivaient de nombreuses familles, certes dans des conditions
indignes, mais quand même à peu près à l’abri de la pluie et du froid.
Mardi matin, 12/01/2016, la Préfecture a donné l’ordre d’expulser le
terrain. Certes la préfecture a proposé des hébergements à des familles et des
personnes seules : les journaux n’ont retenu pratiquement que cela du discours
de la préfecture. Mais cette information "politiquement correcte"
cache une autre réalité inhumaine et indigne de la France. Récit en
image :
En fin de matinée, une
vingtaine de familles sont encore parquées sous bonne garde :
Elles attendent une attribution d’hébergement, mais elles
n’auront rien.
Dans une voiture,
protégées de la pluie, deux personnes de la Préfecture note les noms et leur éventuel
numéro de téléphone de chaque famille. Elles leur précisent que « pour le
moment il n’y a pas de place d’hébergement mais on vous rappellera entre
aujourd’hui et demain. Vous pouvez aussi appeler le 115 surtout si vous n’avez
pas laissé votre N° de téléphone » (115 = N° d’hébergement d’urgence).
Alors qu'une bonne
averse tombe, je demande s'il ne serait pas normal de trouver un abri (gymnase
?) pour ces familles. Réponse :
- de la police :
demandez à la "préfecture" (en m'indiquant la voiture où était notée
la liste des familles)
- de la
"préfecture" : ce n'est pas possible et non prévu.
Après le « passage des familles dans la voiture »
pour apprendre qu’elles sont « jetées »
à la rue, la police exige qu’elles partent (sous la pluie ! et la
photo laisse imaginer la manière que je ne qualifierai pas):
Ci-dessus sur la photo on voit une enfant encapuchonnée, Maria (prénom d’emprunt) avec sa
famille et les maigres bagages qu’ils vont emporter. Ses parents étaient allés
la chercher en catastrophe à l’école, comme le papa de Florin (prénom d’emprunt) pour une autre famille.
Il est 14 h 15, la place
est libre, la police a fait son travail inhumain de mise à la rue.
La voiture de la
« Préfecture » et son cortège de véhicules de police peut partir :
Tandis que notre argent,
celui des contribuables, est déjà utilisé pour détruire :
Longue matinée de honte pour la France, indigne du pays des droits de
l'homme...
Et l’inhumain continue…
Ce même mardi 12/01/16 :
17 h15 : après de nombreuses tentatives d’appel du 115, j’obtiens
la réponse : pas de place pour la
famille de Maria... il faut rappeler dans une semaine...
Quand j'explique, que, ce
matin devant moi, la préfecture a dit aux familles qu'elles seraient appelées
aujourd'hui ou demain et qu'elles pouvaient aussi appeler le 115, surprise pour
moi, car l’interlocutrice au téléphone du 115 n’a aucune information à ce sujet,
elle a juste entendu parler d’expulsion(s)... Elle s’étonne même de promesses
d’hébergement aussi rapides!
18 h 45. Appels du 115 :
en résumé, toujours aucune place
pour les familles que je mentionne. J’ai connaissance de 3 places attribuées,
mais pour des adultes seuls (homme et femmes).
Très mauvaise nuit au
froid, à l’humidité et sans toit…
Mercredi 13/01/16
Appels du 115 : en résumé, toujours aucune place pour les familles que je mentionne.
Très mauvaise nuit au
froid, à l’humidité, sous la pluie et sans toit…
Jeudi 14/01/16
A 14 h impossible de joindre le 115 : plusieurs appels avec à
chaque fois : sonnerie (parfois bizarre !) pendant environ une
minute, puis la ligne renvoie le signal d’occupation…
A 17 h : enfin j’obtiens le 115 : toujours aucune place pour les familles que je mentionne.
Ainsi de nombreuses personnes, qui avaient un
abri, certes de fortune, ont été jetées à la rue.
Maria et Florin, qui ont poursuivi leur scolarité normalement dès le
01/09/16, sont à la rue et déscolarisés
depuis le 12/01/16 contre leur volonté par décision de la préfecture en
notre nom.
C’est intolérable,
inacceptable et inhumain.
Henri
jeudi 14 janvier 2016