Enfants en danger dans
l’agglomération lyonnaise
Mardi 12 janvier : les enfants les plus pauvres de
l’agglomération, ceux qui vivaient encore sous des cabanes de bidonville, ont
tous été chassés de chez eux par la
police, et leurs lieux de vie ont été volontairement détruits.
Des mises à l’abri temporaires
en hôtel ont été proposées à certaines familles, d’autres ont été forcées de
passer la nuit dehors, sous la pluie.
Des enfants, rappelés en
urgence de leur école par leurs parents, ont dormi à la rue.
Leur scolarité est arrêtée
net.
L’association C.L.A.S.S.E.S.,
depuis 10 ans, suit la scolarisation des enfants vivant dans la grande
précarité, jusqu’à ce que leurs parents trouvent hébergement et travail et
s’intègrent.
Fréquenter l’école lorsqu’on
vit en bidonville est compliqué, mais fait partie des priorités, car c’est
l’école qui donnera à ces enfants les clés d’une intégration réussie.
L’évacuation de mardi 12 janvier 2016 :
—
Met en
danger la santé physique et psychique des enfants. Nous recevons en ce
moment de la part des enseignants des témoignages accablants sur les
traumatismes subis par les enfants.
—
Place les
enfants dans des conditions
inadaptées (chambre d’hôtel, sans possibilité de cuisiner), ou pires
qu’avant, et casse leurs repères, compromettant leurs capacités d’apprentissage
et leur retour à l’école.
—
Casse les
parcours scolaires et les parcours de
soin en envoyant les familles dans des hôtels, ou des abris de fortune, à
l’autre bout de l’agglomération.
—
Casse les
parcours d’intégration commencés et replace les familles en situation de survie.
—
Est
couteuse et inutile !
-
Mobilisation des forces de police et des opérations
de destruction
-
Nuits d’hôtel
-
Surcroit de travail pour les agents des services
sociaux, sanitaires, scolaires, obligés de recommencer le travail suite aux
déplacements, pertes de papiers, rendez-vous manqués
—
Est
contraire à toutes les lois nationales, européennes et internationales de
protection des personnes, en particulier des enfants !
La France
est montrée du doigt par la communauté européenne, comme championne européenne
de maltraitance des enfants pauvres.
D’autres solutions existent
Monsieur le Préfet Delpuech
déclarait mardi 12 janvier aux journalistes :
« si quelqu’un a la solution, présentez-le moi ! »
Nous invitons Monsieur
Delpuech à rencontrer les municipalités de Strasbourg, de Gardanne, de Indre,
de Choisy le Roi, de Madrid, et de toutes ces villes qui ont fait le choix de
laisser toutes les personnes sortir des bidonvilles par le haut, car c’est
possible !
En
tant qu’association, nous constatons l’ampleur des dégâts causés par les
pouvoirs publics sur ces familles, dégâts que les associations et les
professionnels doivent ensuite tenter de réparer.
En
tant que citoyens, nous dénonçons cette politique
d’exclusion et demandons l’application par l’Etat des règles fondamentales
de Respect des Droits Humains.