Jeudi 16 avril 2015
Ce
matin, vers 7h, d’importantes forces de police ont investi le
bidonville de la Boutasse à Bron.
CRS autour du terrain pour établir une
frontière entre les habitants des baraques et l’extérieur, entre Eux et
Nous. Police nationale à l’intérieur pour contrôler les identités des
présents. Police municipale, mais pourquoi faire ?
La
Préfecture en ordonnant l’exécution de cette décision de justice au
profit du Conseil Général (et donc à celui de la Métropole aujourd’hui)
n’a pas respecté, une fois de plus, les directives de la circulaire
d’août 2012, qui demandaient qu’une recherche de solutions soient faites
en amont des évacuations.
Malgré la répétition de ces actes
depuis de nombreuses années, il est impossible de s’y habituer.
Destruction aveugle de lieux de vie et de tout ce qui s’y trouve,
recherche de ceux qui auraient pu rester dans les cabanes, ratissage
entre le fond et l’entrée du village. Elle est dure à voir la peine et
la gravité que l’on peut lire sur les visages et qui contraste souvent
avec les rires des enfants. Longues files des familles poussant ou
tirant le peu de biens qu’elles possédaient et partant vers un nouvel
inconnu.
Nous avons ainsi vu partir les enfants que nous
avions accompagnés à l’école pendant quelques semaines.
Que vont- ils
devenir et pourquoi provoquer de telles ruptures dans la scolarité ?
Pourquoi casser ce travail qui avait mobilisé de nombreux bénévoles
désireux d’apporter une aide à ces citoyens européens pauvres ?
Officiellement d’après la police, 63 majeurs et 50 mineurs ont été contrôlés ce matin.
Bénévoles
et militants de nombreuses associations qui ont apporté aide et soutien
aux habitants de ce petit village étaient présents ce matin.
Mais en quoi
ces familles installées sur un délaissé de voierie éloigné des
habitations et bordant le périphérique portaient-elles atteinte à
l’ordre public ? Pourquoi ne les laisse-t-on pas tranquilles ?
Claude Massault
Claude Massault
7 mars : une après-midi en couleurs à la Boutasse |