Ensemble,
continuons à nous battre afin que le droit à l’école
pour tous les enfants présents sur le sol français soit enfin respecté.
pour tous les enfants présents sur le sol français soit enfin respecté.
Pendant
la crise sanitaire, la première urgence pour les bénévoles de
C.L.A.S.S.E.S. fut l’urgence alimentaire et sanitaire. Puis vinrent
des actions pour tenter d’assurer une continuité pédagogique avec
des moyens limités (pas d’ordinateur, pas d’internet, manque
d’autonomie,…) mais avec beaucoup d’inventivité et de
perspicacité de la part des bénévoles. Aujourd’hui, il s’agit
d’assurer le retour à l’école des enfants déjà scolarisés et
une première inscription, un premier contact avec l’école pour
les autres.
Un
article de la journaliste Maïa Courtois publié sur le site d’ASH
(Actualités Sociales Hebdomadaires) explique les difficultés de
retour à l’école pour des enfants déjà éloignés du système
scolaire.
Suite
à cet article, le Collectif « Ecole pour tous » rappelle
l’urgence de lutter contre les discriminations scolaires et propose
des solutions.
ASH – 12/05/2020 – Maïa COURTOIS
Bidonvilles, squats, hôtels sociaux : dans tous ces
lieux, nombre d’enfants n’ont pas eu accès à la continuité
pédagogique pendant le confinement et demeurent loin des bancs de
l’école. Les acteurs de terrain réclament aux pouvoirs publics
le développement de la médiation scolaire dans la réouverture
progressive des établissements.
Mineurs isolés étrangers ; enfants vivant dans des
bidonvilles, des squats, des hôtels sociaux, voire à la rue ;
voyageurs sur les aires d’accueil… Nombre de jeunes restent
éloignés de la reprise scolaire, comme ils l’ont été des
dispositifs de continuité éducative durant le confinement. Selon le
collectif Ecole pour tous, près
de 100 000 enfants demeurent hors de l’école, rien qu’en
métropole. Plusieurs organisations (Unicef, Fédération des acteurs
de la solidarité, Ligue des droits de l’Homme) ont adressé le
30 avril un courrier au ministre de l’Education nationale,
Jean-Michel Blanquer, alertant sur ces enjeux. « Des
associations dont ce n’était pas le cœur de métier ont développé
dans l’urgence du soutien pédagogique », constate
Anina Ciuciu, avocate et marraine du collectif Ecole pour tous.
Le confinement a exacerbé les fractures existantes. En premier
lieu numérique, tandis que la continuité éducative repose sur les
moyens informatiques. « Avoir accès à un
ordinateur est compliqué quand on vit dans un bidonville sans accès
à l’électricité », pointe Clémentine Sinquin,
déléguée générale du CNDH Romeurope, signataire du courrier. La
délégation interministérielle à l’hébergement et au logement
(Dihal) estime que près d’un tiers des personnes vivant dans les
bidonvilles sont des enfants – soit près de 6 000
mineurs. « Des familles ont vu leur vulnérabilité
économique s’aggraver et ne disposaient parfois pas de crayons ni
de papier », ajoute Clémentine Sinquin.
Des jeunes « hors des radars »
Des expulsions ont également eu lieu « au début
du confinement », assure Anina Ciuciu. Et elles risquent
de reprendre. Une expulsion, « c’est en moyenne
six mois de déscolarisation. C’est une année scolaire de
perdue », déplore la marraine d’Ecole pour tous. Le
collectif défend la trêve scolaire, à l’image de la trêve
hivernale prolongée à la faveur du confinement. Des
solutions « pour préserver les droits des plus
précaires, dont le droit à l’éducation », y compris
au-delà de la crise.
Dans leur courrier, les organisations considèrent que les mesures
de soutien éducatif prévues pour le confinement et sa sortie
laissent de côté les plus exclus. « Il est plus
facile de mettre en place des solutions pour les quartiers
prioritaires de la politique de la ville car les structures
administratives sont déjà en place », observe
Clémentine Sinquin, contrairement aux lieux plus instables, plus
informels, où résident les enfants en situation de grande
précarité. Les dons des autorités sont ainsi allés aux
jeunes « déjà identifiés par l’Education
nationale ou par des opérateurs de l’Etat. Les plus précaires ne
se situent pas dans ces radars », abonde Anina Ciuciu.
Développer la médiation scolaire
Une solution pour ces acteurs de terrain : la médiation
scolaire. Le dispositif reste « extrêmement
ponctuel, rare, porté par des associations avec peu de moyens »,
décrit Anina Ciuciu. La Dihal travaille sur un
programme « opérationnel à la rentrée
prochaine » avec des recrutements de
médiateurs « si possible durant l’été » dans
la « trentaine de départements concernés »,
indique la délégation. Mais pas de précision sur le budget
alloué : inscrit dans le cadre des stratégies territoriales de
résorption des bidonvilles, ce dernier « dépendra
de multiples facteurs liés aux demandes formulées, à la cohérence
des stratégies proposées, au nombre d’enfants à accompagner ».
Les associations souhaitent que ce programme soit élargi à tous les
jeunes vulnérables (protection de l’enfance, asile…).
Les inscriptions scolaires pour septembre seront aussi un enjeu
central dans les mois à venir. Certaines communes continuent
d’opposer des refus illégaux, au motif de l’absence de
domiciliation. L'article
16 de la loi pour une école de la confiance visait à
simplifier les pièces justificatives, mais son décret d’application
est toujours attendu. « Il devait sortir en
avril », indique Anina Ciuciu. « La
veille du confinement, nous connaissions des enfants qui, en
Seine-Saint-Denis, se battaient encore pour s’inscrire à
l’école », témoigne l’avocate. Sur toutes ces
problématiques, le collectif demande une mission d’information
parlementaire. Là encore, « un parlementaire
devait être nommé au premier semestre pour l’initier, mais le
confinement a aussi suspendu cela », explique-t-elle.
L’urgence de lutter contre les discriminations scolaires a pourtant
été accentuée par la crise. « Les enfants exclus
seront encore plus nombreux si l’on ne prend pas, maintenant, les
solutions adaptées », fait valoir Anina Ciuciu.
ECOLE POUR TOUS – 15/05/2020
"L’urgence de lutter contre les discriminations scolaires a
pourtant été accentuée par la crise. « Les enfants exclus seront
encore plus nombreux si l’on ne prend pas, maintenant, les
solutions adaptées », fait valoir Anina
Ciuciu"
Dans l'excellent article de Maia Courtois, notre marraine Anina
Ciuciu et l'organisation amie qui s'associe à nos
demandes Collectif
National Droits de l'Homme Romeurope démontrent à quelle
point la crise #COVID19 a
révélé l'urgence de mettre en oeuvre nos demandes adressées à
Jean-Michel Blanquer.
➡️La publication du décret d'application de l'article 16 de la Loi école pour la confiance pour garantir la SIMPLIFICATION DE L’INSCRIPTION SCOLAIRE
➡️Le développement de la MEDIATION SCOLAIRE
➡️L'instauration de la TRÊVE SCOLAIRE
➡️L'ouverture de la MISSION D’INFORMATION PARLEMENTAIRE