mercredi 20 février 2019

SUITES DU DEMANTELEMENT DU CAMPEMENT DE LA FEYSSINE

Jeudi 10 janvier 2019, le dernier grand bidonville de l’agglomération a été évacué
Depuis des semaines, le bruit courait que le bidonville de la Feyssine serait expulsé. Aucune information sur cette éventualité  n’a été donnée aux familles qui vivaient donc, depuis des semaines, dans l’inquiétude de ce qui allait leur arriver.
Ce matin du 10 janvier 2019, brusquement il leur est demandé de préparer leurs bagages en quelques minutes. Un seul sac est autorisé.
Déménage-t-on avec un seul sac ???
Certains sont déjà partis au travail, au collège…
Que pourront-ils emmener à leur retour ???
Un hébergement a été proposé à presque toutes les familles qui ont été emmenées en voiture par la Croix-Rouge vers leur nouveau lieu de vie.



La Croix-Rouge accompagne les familles dans leur déménagement 
Plusieurs points de chute : 
-  Le foyer Léon Blum à Villeurbanne
-  L’ancienne caserne Chabal à St Priest
-  Les bungalows du village d’insertion I2E à St Priest
-  Le gymnase Gabriel Rosset puis le gymnase Longchambon
 
L’hébergement en gymnase n’est que temporaire. De même l’hébergement au foyer Chabal des familles venues de la Feyssine ne doit pas durer, le foyer n’ayant actuellement pas les moyens de leur offrir un hébergement digne (grand dortoir sans intimité).
A terme, toutes les familles devraient être concernées par un nouveau projet d’insertion type I2E, la mise en route de ce projet ayant déjà commencé pour les familles hébergées dans les bungalows de St Priest .
Depuis la rentrée de septembre 2018, les bénévoles de C.L.A.S.S.E.S. et autres sympathisants travaillaient à la scolarisation des enfants du terrain. Aujourd’hui, la scolarisation et le suivi scolaire des enfants ne dépendent plus de C.L.A.S.S.E.S, mais l’association reste en contact avec les encadrants et travailleurs sociaux des différents lieux et transmet les informations nécessaires à une bonne prise en charge scolaire des enfants. 
On ne peut que se réjouir de constater que les familles ont été hébergées globalement. 
Mais pourquoi une fois de plus : 
-          les familles n’ont-elles jamais été informées de ce qu’on allait faire d’elles ? 
-          les familles n’ont-elles, pratiquement à leur réveil, eu que quelques minutes pour préparer leurs affaires, en les limitant drastiquement à un bagage, et en laissant derrière eux vêtements et objets du quotidien difficilement récupérés ? 
Et pourquoi : 
-          la préfecture se base-t-elle sur une liste des présents datant, à notre connaissance, de début décembre : que sont devenus ceux qui n’étaient pas sur la liste ? 
-          la préfecture condamne-t-elle immédiatement le lieu sans se préoccuper de ceux qui vont revenir dans la journée, trouver une barrière les empêchant de retrouver leur toit, sans savoir où aller, comme ces trois jeunes collégiens rentrant à midi et que nous avons trouvés sortant du bus. Nous leur apprenons ce qu’ils ne veulent pas croire au départ : leur « chez eux » vient d’être barricadé et est inaccessible !



 
Bidonville de la Feyssine, ce 10/01/2019, 11h30 :
Combien d’affaires personnelles sont restées inaccessibles derrière ces grilles ? Seule la décharge pourrait le dire !

  Photos prises le 10 janvier 2019, par Henri BRANCIARD, membre de C.L.A.S.S.E.S.