Jeudi 10
janvier 2019, le dernier grand bidonville de l’agglomération a été évacué
Depuis des semaines, le bruit courait
que le bidonville de la Feyssine serait expulsé. Aucune information sur cette
éventualité n’a été donnée aux familles
qui vivaient donc, depuis des semaines, dans l’inquiétude de ce qui allait leur
arriver.
Ce matin du 10 janvier 2019, brusquement
il leur est demandé de préparer leurs bagages en quelques minutes. Un seul sac est
autorisé.
Déménage-t-on avec un seul sac ???
Déménage-t-on avec un seul sac ???
Certains sont déjà partis au travail,
au collège…
Que pourront-ils emmener à leur retour ???
Que pourront-ils emmener à leur retour ???
Un hébergement a été proposé à presque toutes les familles qui ont été emmenées en voiture par
la Croix-Rouge vers leur nouveau lieu de vie.
La Croix-Rouge accompagne les familles dans leur déménagement
Plusieurs points de chute :
- Le foyer Léon Blum à Villeurbanne
- L’ancienne caserne Chabal à St Priest
- Les bungalows du village d’insertion I2E à St Priest
- Le gymnase Gabriel Rosset puis le gymnase Longchambon
- L’ancienne caserne Chabal à St Priest
- Les bungalows du village d’insertion I2E à St Priest
- Le gymnase Gabriel Rosset puis le gymnase Longchambon
L’hébergement en gymnase n’est que
temporaire. De même l’hébergement au foyer Chabal des familles venues de la
Feyssine ne doit pas durer, le foyer n’ayant actuellement pas les moyens de
leur offrir un hébergement digne (grand dortoir sans intimité).
A terme, toutes les familles
devraient être concernées par un nouveau
projet d’insertion type I2E, la mise en route de ce projet ayant déjà commencé
pour les familles hébergées dans les bungalows de St Priest .
Depuis la rentrée de septembre 2018,
les bénévoles de C.L.A.S.S.E.S. et autres sympathisants travaillaient à la
scolarisation des enfants du terrain. Aujourd’hui, la scolarisation et le suivi
scolaire des enfants ne dépendent plus de C.L.A.S.S.E.S, mais l’association reste en contact avec les
encadrants et travailleurs sociaux des différents lieux et transmet les
informations nécessaires à une bonne prise en charge scolaire des enfants.
On ne peut que se réjouir de
constater que les familles ont été hébergées globalement.
Mais
pourquoi une fois de plus :
-
les
familles n’ont-elles jamais été informées de ce qu’on allait faire
d’elles ?
-
les
familles n’ont-elles, pratiquement à leur réveil, eu que quelques minutes pour
préparer leurs affaires, en les limitant drastiquement à un bagage, et en laissant
derrière eux vêtements et objets du quotidien difficilement récupérés ?
Et
pourquoi :
-
la
préfecture se base-t-elle sur une liste des présents datant, à notre
connaissance, de début décembre : que sont devenus ceux qui n’étaient pas
sur la liste ?
-
la
préfecture condamne-t-elle immédiatement le lieu sans se préoccuper de ceux qui
vont revenir dans la journée, trouver une barrière les empêchant de retrouver
leur toit, sans savoir où aller, comme ces trois jeunes collégiens rentrant à
midi et que nous avons trouvés sortant du bus. Nous leur apprenons ce qu’ils ne
veulent pas croire au départ : leur « chez eux » vient d’être
barricadé et est inaccessible !
Bidonville de
la Feyssine, ce 10/01/2019, 11h30 :
Combien
d’affaires personnelles sont restées inaccessibles derrière ces grilles ? Seule
la décharge pourrait le dire !
Photos prises
le 10 janvier 2019, par Henri BRANCIARD, membre de C.L.A.S.S.E.S.