Communiqué du COLLECTIF POUR LE DROIT DES ENFANTS ROMS A L’EDUCATION
ADOS EN BIDONVILLES ET EN SQUATS : L’ECOLE IMPOSSIBLE !
Paris, le 27 septembre 2016
Le Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation publie
aujourd’hui une étude qui montre que pour de nombreux adolescents âgés
de 12 à 18 ans vivant en bidonvilles et en squats, l’école reste
inaccessible.
Les maires de Saint-Ouen et de Maubeuge nous rappellent que cette
exclusion est souvent le fait d’une instrumentalisation politique
scandaleuse, alors même que les refus de scolarisation, assumés ou plus
dissimulés, nourrissent la perpétuation d’une exclusion que l’école doit
pourtant combattre !
Notre étude réalisée dans un cadre associatif met en évidence, à
partir de 161 questionnaires remplis dans 34 bidonvilles et squats, dans
toute la France,
un taux de déscolarisation de 67% lorsqu’on
intègre les enfants « non assidus » et qui ne peuvent donc pas
bénéficier pleinement de l’accès à l’école. Dès
16 ans, les décrochages définitifs deviennent malheureusement la règle
pour la quasi-totalité de ces jeunes, empêchant leur accès à tout
dispositif de formation.
Les résultats de cette étude montrent avant tout l’urgence à agir. Il
n’y a pas de fatalité dans le dur constat dressé par cette étude : il
est en effet possible de ne plus faire courir sur de longs mois les
délais d’affectation. Il est également temps d’agir pour rompre avec des
politiques publiques basée quasi-exclusivement sur des expulsions sans
solution à répétition qui sapent les efforts des enfants et de leur
famille et créent des traumatismes parfois indépassables. Il est
également urgent d’imaginer des parcours pour celles et ceux qui entrent
dans l’adolescence sans n’avoir jamais été scolarisé nulle part : les
abandonner à la misère à l’errance va à l’encontre de nombreux
engagements internationaux.
Nous appelons donc les autorités compétentes, et au premier chef, le
Ministère de l’Éducation Nationale, à se saisir de cette question et à
mobiliser les collectivités concernées, régions, départements et
communes, pour que cessent les refus de scolarisation, pour que cessent
les mises en danger d’enfants scolarisés lorsque surviennent des
expulsions sans solutions adaptées aux besoins de ces familles.
Agir pour la scolarisation de tous ces enfants est la seule solution car l’alternative est indigne et irresponsable.
Pour lire le rapport complet :
http://www.romeurope.org/spip.php?article1602