jeudi 12 novembre 2015

Les habitants de la Feyssine s'expriment

Témoignages recueillis le 11 novembre 2015 auprès des habitants du terrain de la Feyssine. 
Début septembre  la préfecture les informait d'un projet de village d'insertion concernant certains d'entre eux, et leur demandait de se positionner sur ce projet.




"Est-ce que c’est possible qu’il y ait quelqu’un pour nous aider ? Parce que nous, nos enfants, ils sont à l’école. On peut rester là, mais il (le préfet), dit qu’il va donner des mobil-homes, des caravanes. Je sais pas si c’est possible, mais c’est mieux s’il nous donne ça.

On est inscrit à Pole Emploi. On cherche du travail. C’est possible qu’il y ait quelqu’un pour nous aider, pour nous donner un travail ? ça serait mieux pour nous aussi. Parce que nous on voudrait une autre vie pour les enfants, parce qu’ici c’est difficile.

C’est pas des conditions, ici. Si on est obligés on peut rester là. On veut pas rester dehors quand il va donner l’expulsion. On espère qu’on va pas nous laisser dehors : ou bien on nous donne des cabanes, ou bien on reste là. Et si c’est possible, qu’on nous ramène deux trois bennes, pour nettoyer un peu. La mairie dit, il faut ramasser toute la misère (les ordures), donc on a tout ramassé et maintenant on a besoin de la benne."

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"Nous on attend la réponse, parce qu’on a toujours peur qu’un jour on vienne, et nous dise de dégager ou partir. On attend qu’on nous dise ce qu’on va faire, il a dit qu’un jour on allait partir, mais on sait pas quand. Et il peut pas venir pour nous dire. On peut pas rester tous les jours avec ça, tristes, nos enfants et nous. En plus, quelqu’un a donné des OQTF, des expulsions. Il faut venir nous dire ce qui se passe. Nous on pleure pour ne pas être avec nos enfants dehors. On attend la réponse : on reste là, où on nous donne les mobile-homes ?"
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"Peut être qu’il va changer la vie pour pas rester tout le temps dans la misère. Et voir les enfants grandir, trouver une autre vie, trouver un travail, pour pas rester comme les parents."

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"Ce monsieur il est malade, il habite ici depuis 5 ans, il a des prothèses dans la jambe, et une maladie de cœur. Il espère ne pas rester dehors avec sa maladie. Il peut rester là. Maintenant il y a l’hiver, il fait froid, il faut pas nous dégager. Il a un rendez-vous en janvier pour une autre opération. On espère qu’on nous laisse ici tranquille. On attend la réponse."