Témoignages recueillis le 11 novembre 2015 auprès des habitants du terrain de la Feyssine.
Début septembre la préfecture les informait d'un projet de village d'insertion concernant certains d'entre eux, et leur demandait de se positionner sur ce projet.
Début septembre la préfecture les informait d'un projet de village d'insertion concernant certains d'entre eux, et leur demandait de se positionner sur ce projet.
"Est-ce que c’est possible qu’il y
ait quelqu’un pour nous aider ? Parce que nous, nos enfants, ils sont à l’école.
On peut rester là, mais il (le préfet),
dit qu’il va donner des mobil-homes, des caravanes. Je sais pas si c’est
possible, mais c’est mieux s’il nous donne ça.
On est inscrit à Pole Emploi. On
cherche du travail. C’est possible qu’il y ait quelqu’un pour nous aider, pour
nous donner un travail ? ça serait mieux pour nous aussi. Parce que nous
on voudrait une autre vie pour les enfants, parce qu’ici c’est difficile.
C’est pas des conditions, ici. Si
on est obligés on peut rester là. On veut pas rester dehors quand il va donner l’expulsion. On espère qu’on va pas nous laisser dehors : ou bien on nous
donne des cabanes, ou bien on reste là. Et si c’est possible, qu’on nous ramène
deux trois bennes, pour nettoyer un peu. La mairie dit, il faut ramasser toute
la misère (les ordures), donc on a
tout ramassé et maintenant on a besoin de la benne."
***
"Nous on attend la réponse, parce
qu’on a toujours peur qu’un jour on vienne, et nous dise de dégager ou partir.
On attend qu’on nous dise ce qu’on va faire, il a dit qu’un jour on allait
partir, mais on sait pas quand. Et il peut pas venir pour nous dire. On peut
pas rester tous les jours avec ça, tristes, nos enfants et nous. En plus,
quelqu’un a donné des OQTF, des expulsions. Il faut venir nous dire ce qui se
passe. Nous on pleure pour ne pas être avec nos enfants dehors. On attend la
réponse : on reste là, où on nous donne les mobile-homes ?"
***
"Peut être qu’il va changer la vie
pour pas rester tout le temps dans la misère. Et voir les enfants grandir,
trouver une autre vie, trouver un travail, pour pas rester comme les parents."
***
"Ce monsieur il est malade, il
habite ici depuis 5 ans, il a des prothèses dans la jambe, et une maladie de cœur.
Il espère ne pas rester dehors avec sa maladie. Il peut rester là. Maintenant
il y a l’hiver, il fait froid, il faut pas nous dégager. Il a un rendez-vous en
janvier pour une autre opération. On espère qu’on nous laisse ici tranquille.
On attend la réponse."