En avril 2014,
l’association C.L.A.S.S.E.S. est sollicitée par la préfecture
ainsi que par la DSDEN* : un projet de médiateur scolaire
salarié, financé par l’état dans le cadre de la DIHAL *, est
évoqué. Ce médiateur sera chargé de l’ « accompagnement à la
scolarisation des enfants dans les principaux campements de
l’agglomération lyonnaise», et le poste sera porté par une
association. Les services de la DDCS* suggèrent à C.L.A.S.S.E.S. de
se porter candidat pour gérer ce poste, et demandent de rédiger une
réponse pour début mai. Un poste de médiateur « aide à la
recherche d’emploi » est également envisagé, porté par une
autre association.
Embaucher un salarié,
pour une petite association comme la nôtre, représente un virage
important. Nous décidons cependant de nous engager, persuadés que
l’arrivée d’un salarié permettra d’améliorer qualitativement
comme quantitativement la scolarisation des enfants. Les budgets
gérés par la DIHAL pour « l’anticipation et
l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements
illicites » ont jusqu’à présent été principalement
utilisés pour effectuer des diagnostics, sans aucune mesure
d’accompagnement des personnes mises ensuite à la rue. Nous
saluons la volonté de consacrer enfin ce budget à des actions
concrètes d’aide à l’insertion sociale. Nous rédigeons donc et
envoyons notre proposition fin avril.
A notre rencontre du 14
mai avec la DDCS, l’avenir de ce projet semble être assuré et
notre candidature étant retenue, on nous conseille de commencer le
recrutement, la réponse de la DIHAL étant attendue pour début
juillet. Nous lançons donc une offre d’emploi, et recevons
plusieurs candidatures très intéressantes. Nous trouvons un local
et du matériel informatique pour notre futur salarié.
Le 4 juillet nous
apprenons que la réponse n’arrivera qu’en août. Nous apprenons
également que Alain REGNIER, préfet qui pilote la DIHAL depuis
2010, est relevé de ses fonctions par le premier ministre.
Le 20 août, la DDCS nous
écrit que les projets pour l’insertion des personnes vivant sur
des campements sont « à l’arbitrage de la ministre ».
Le 1er
septembre, nous apprenons que la DIHAL n’a pas retenu notre projet.
Elle a « accepté des crédits pour effectuer des
diagnostics »...
Nous n’avons à ce jour
pas de nouvelles du projet « médiateur-aide à la recherche
d’emploi ».
Nous continuons le
travail, mais où vont les finances publiques ?
*DSDEN : Direction
des Services Départementaux de l’Education Nationale
*DIHAL : Délégation
Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement
*DDCS : Direction
Départementale de la Cohésion Sociale