Au 30 avril dernier, 261 enfants suivis par C.L.A.S.S.E.S
étaient inscrits à l’école.
Une centaine d’autres enfants,
connus de C.L.A.S.S.E.S, n’étaient pas encore inscrits, ou étaient en cours
d’inscription.
Qu’en est-il à cette rentrée scolaire ?
La majorité des
enfants scolarisés l’an dernier ou en
attente de scolarisation auraient dû faire leur rentrée normalement, en même
temps que les autres enfants, soit environ 350 enfants.
Malheureusement ce n’est pas le cas.
Malheureusement ce n’est pas le cas.
Entre temps, les familles hébergées
dans le cadre du Plan Froid ont été mises à la rue. Les familles d’un grand squat de Saint-Priest ont dû partir ;
beaucoup sont allées rue Salengro à Vaulx-en-Velin. Lorsque ce terrain a été
évacué, les familles se sont une nouvelle fois dispersées : certaines sont
allées grossir le terrain de Saint-Fons,
d’autres errent encore dans l’agglomération, dormant dehors.
Des familles ont été hébergées
par la Préfecture dans des hôtels isolés, loin des écoles.
Les familles d’un squat de Vaise dont
nous avions réussi à scolariser à peu près tous les enfants, grâce à la
coopération avec la mairie du 9ème ont elles aussi été mises dehors
sans solution. Plusieurs d’entre elles se trouvent en squat à Villeurbanne.
Ces mises à la rue, ces
déplacements de population ont des conséquences négatives évidentes sur la
scolarisation : des enfants scolarisés à
Villeurbanne-nord vivent maintenant à St Fons; des enfants scolarisés à
Givors se retrouvent sous tente à Vénissieux, après un mois d’errance. Des
enfants scolarisés à Vaise ont été retrouvés à Villeurbanne, il faut chercher de
nouvelles écoles pour les accueillir. Ceux-là ne seront sans doute pas
déscolarisés, mais ils vont perdre un mois d’école, ils auront perdu leurs
copains, leurs repères. D’autres, trop loin d’un établissement scolaire ne
pourront pas retourner à l’école.
Deux semaines après la rentrée il
est difficile d’avancer des chiffres précis, mais nous estimons que pas plus de 60 à 70
des enfants suivis par C.L.A.S.S.E.S l’an dernier ont fait leur rentrée
normalement. Quel gâchis !
A contrario, on peut citer le
terrain de La Feyssine, stable depuis maintenant 2 ans et demi, malgré des
alertes périodiques qui alimentent l’inquiétude. La rentrée scolaire a pu y
être préparée correctement : 3 filles sont au collège, 15 enfants vont à
l’école élémentaire, 8 enfants sont inscrits à l’école maternelle.
Tous les politiques répètent
que la scolarisation des enfants est un impératif, et que la
« gestion » des bidonvilles doit en tenir compte et la faciliter.
La seule avancée que nous
constatons cette année se trouve du côté de l’Education nationale : 3
classes ont été ouvertes en collège pour des enfants ne maîtrisant pas le
français et ne sachant pas lire, c’est un progrès. Par ailleurs sur le terrain
de Saint-Fons qui a considérablement grossi, l’Education nationale se préoccupe
de repérer les enfants qui ne sont pas scolarisés pour, nous l’espérons, leur
trouver des solutions rapidement.
Le droit à l’éducation est un
droit fondamental pour chacun ; il ne suffit pas de le déclarer, il faut
prendre les mesures nécessaires pour le mettre en œuvre effectivement. C’est ce
que demande l’association C.L.A.S.S.E.S, cette année encore.